- 16 juin 2005, par Alexandra Bougé
L’APPARITION
Il sortit de chez lui, fut étonné de la voir comme si elle était une apparition sur le trottoir qu’il avait l’habitude de voir en face de lui, tous les jours, peuplé de gens comme tout le monde. Pas elle. Il lui fit un signe de la main, traversa la rue, elle attendait souriante, disponible. Il la salua et s’éloigna rapidement, l’air préoccupé. Elle reste plantée là, fit un pas (…)
- 9 juin 2005, par Cezsa
Elle se lava soigneusement les dents, comme elle en avait l’habitude avant de sortir.
Elle était invitée chez une lointaine connaissance de sa mère, rencontrée "par hasard" chez une autre relation de sa mère qu’elle sollicitait de temps à autre pour une affaire la concernant. Quelques jours plus tard, l’inconnu l’avait appelée pour l’inviter à dîner. Décontenancée par l’incongruité de la (…)
- 27 mai 2005, par Thibault de Vivies
J’ai entendu que ça s’agite autour de la table ce jour, mon petit mari il s’impatiente, et qu’est-ce qu’il va bien pouvoir manger au souper, je laisse la surprise mon homme mon vieil homme d’une vie, ça fait les cent pas, ça se cogne parce que ça y voit mal ça a pas les bons yeux les instruments d’une vie qui se font la malle avec le temps qui passe faut pas t’en faire mon vieux, c’est la (…)
- 23 mai 2005, par Sébastien Doubinsky
La lumière rentre de traviole dans la chambre et cloue les ombres contre le mur. Je suis réveillé depuis un quart d’heure et je regarde le visage du Christ. Il me regarde, lui aussi. Nous nous contemplons dans le silence agité du dimanche matin, lui punaisé au mur et moi crucifié dans mon lit. Les voitures qui passent font trembler les rideaux. Jérôme dort à côté de moi. Le soleil caresse ses (…)
- 19 mai 2005, par D. James Eldon
Ce mois de septembre-là était plus que pluvieux. Je me rappelle qu’elle me disait :
- Ray, je n’en peux plus de cette pluie.
Quand j’étais môme, j’adorais la pluie, mais au fur et à mesure des années j’ai fini par la détester. Elle, elle n’avait jamais aimé la pluie.
Elle disait :
- Et si on vendait tout, sauf nos fringues, et qu’on parte pour la Californie ?
- Ouais, il ne (…)
- 2 mai 2005, par Aliette G. Certhoux
Ce jour encore il parle au présent. Qu’est le passé dans la nuit du chaos ?
L’avenir dans l’épuisement ? il ne sait plus. Un mètre carré autour de lui dans la brume ensoleillée de Hyde Park représente tout ce qu’il peut appréhender : voir.... Entendre au loin il peut. Mais restant immobile. Toucher il ne peut sauf lui-même : l’idée que son corps ne pourrait supporter un déplacement au-delà (…)
- 25 avril 2005, par Sébastien Doubinsky
– Tu l’as appelé ?
- Non, je vais le faire.
Je finis de débarrasser la table et pose les assiettes sur le rebord de l’évier. Anne en prend une sans me regarder et la fait glisser sous le jet du robinet.
- C’est peut-être un peu tôt... dis-je, sans grand espoir.
- Il faut qu’il le sache maintenant. Il risque de t’en vouloir, plus tard.
Je hoche la tête. Elle a raison. Ce n’est (…)
- 21 mars 2005, par Sébastien Doubinsky
Les rues froides de Tours m’enveloppèrent de leur pénombre glaciale dès que je sortis du hall de l’immeuble où habitait ma mère. J’avais oublié à quel point la riante Touraine pouvait parfois se comparer sans honte à la Sibérie. Dans mes souvenirs, il faisait toujours doux, au Jardin de la France. Il était amusant de penser qu’au bout de deux ans - deux ans seulement ! - la mémoire jouait (…)
- 10 septembre 2004, par Judith Lesur
Ça lui fait un peu peur cette façon qu’elle a de s’accrocher à elle pour ne pas sombrer trop vite. Élisa est tellement forte, même pas dix ans et elle remonte à la surface d’un seul coup de talon. Les grosses vagues, elle les voit venir de loin et elle plonge juste dessous pour ne pas se laisser prendre par les remous. À chaque fois ça lui fiche un sacré coup, à Hélène, mais très vite elle (…)
- 24 mars 2004, par Catherine Lévy-Hirsch
L’art est mort, vous l’avez tué. Caché, occulté le soleil. Roméo et Juliette sont défunts, la comédie musicale ne les a pas ressuscités, le veau d’or est toujours debout. Le monde est une immense galerie marchande ; la clarté est nébuleuse. Où sont l’Amour, la Poésie et la Sagesse ? Edgar Morin, vous ne connaissez pas ! Les Français ne savent pas la chance qu’ils ont de l’avoir. Pourquoi (…)