- 11 octobre 2007, par Laura Berent
1.
Tout a recommencé à cause d’un jeu débile à la télé. Je me limais distraitement les ongles, m’interrogeant sur la couleur du vernis que j’y appliquerais. Rose ou violet ? Et pourquoi pas du transparent mais qui s’en soucie, honnêtement ? Moi, je passais ma vie le nez fourré dans les détails et c’était le genre de question sur laquelle je passais le plus clair de mon temps à me torturer (…)
- 24 septembre 2007, par Alma Miday
C’était il y a un an. Ses ongles sont peints en rouge. Elle sent le parfum et elle sourit. C’est l’un de ces jours où ma mère est belle. Je sais pourquoi c’est moi toute seule qu’elle emmène, pas mes sœurs. Ce n’est pas parce qu’elle me préfère, c’est parce que ça a toujours été mon rôle d’aller avec elle voir les hommes. Je sais qu’elle m’emmène parce que je suis belle et que je suis une (…)
- 6 septembre 2007, par D. James Eldon
Le téléphone sonne une fois, puis se tait. Il lui jette un coup oeil, puis se replonge dans son journal. Après avoir parcouru les pages de sport, il pose le quotidien sur la table de la cuisine, vérifie l’heure, et attrape sa veste. Le téléphone sonne une fois, deux fois, trois fois...
- Allo ? Allo ? répète-t-il.
Dans l’écouteur il entend de la musique, les notes faiblardes d’une (…)
- 3 septembre 2007, par D. James Eldon
Trois personnes, deux femmes et un homme, s’étaient assises à la table en face de moi. Il avait la cinquantaine, peut-être plus. Figure paternelle. J’appris, en écoutant des bribes de leur conversation, qu’elles venaient juste de le rencontrer dans un bar quelconque, et qu’elles l’avaient laissé les draguer et leur payer un petit déjeuner extrêmement matinal.
La plus grande des deux femmes (…)
- 16 juillet 2007, par Lalie Walker
Serai-je un jour assez belle pour me refléter dans les larmes du désir ?
Les doigts valsaient dans les cheveux, étreignaient les mèches auburn. Le mouvement se faisait plus présent, et le geste plus appuyé. L’invitait à s’immerger dans un univers sensoriel, dont elle ignorait tout. Tumulte. Ravissement. Et, à fleur de peau, le sentiment d’être à la frontière indéfinie de sa féminitude. (…)
- 25 juin 2007, par Sayed Kashua
Dans la montée depuis Beit Zait vers Mevasseret Tzion, mes mains transpiraient tellement qu’elles commençaient à glisser sur le volant. Je conduis lentement, je vais en finir avec la montée, puis avec la descente vers Abou Gosh, et je vais pouvoir me permettre de conduire d’une main et me sécher le visage au vent de l’air chaud.
Elle doit avoir remarqué que je transpire, elle est assise à (…)
- 14 juin 2007, par Cezsa
Ça fait un bout de temps que j’ai pas mis les pieds sur le chemin de halage. Les arbres ont grandi. Ils ont arraché les broussailles et créé un chemin goudronné tout du long. La tête pleine de fantômes, je me concentre sur les flaques au sol, le ciel et le canal. Je me concentre si fort que je finis par la voir. Déborah. A quelques centaines de mètres, une femme immobile dans un halo de (…)
- 11 juin 2007, par Antoine Dole
Ses rêves partis, elle s’y oublie parfois. Morceaux de poésie qui ont semé sa trace, le ciel sans plus d’étoiles auxquelles se raccrocher. Lorsqu’elle ferme les yeux, elle génère ce vertige. Paysage défiguré par une falaise sans fond. C’est tout son peu de vie qui pourrait basculer dedans. Inlassablement, elle s’agenouille au bord et y jette sa douleur, larmes offertes au démon qui ne la (…)
- 24 mai 2007, par Antoine Dole
Fracture nette. Tout reste là comme en flottement. Et comment se tenir, et quelle attitude prendre. Où qu’il regarde, visages vaguement connus dégueulant de bons sentiments, et certains qu’il ne connaît même pas se répandant plus que d’autres. Comme après la pire des catastrophes, chacun prend le temps de constater, l’étendu des dégâts et ce qu’il y a perdu. Tout converge vers la même pensée, (…)
- 21 mai 2007, par Antoine Dole
Fracture nette. Tout reste là comme en flottement. Et comment se tenir, et quelle attitude prendre. Où qu’il regarde, visages vaguement connus dégueulant de bons sentiments, et certains qu’il ne connaît même pas se répandant plus que d’autres. Comme après la pire des catastrophes, chacun prend le temps de constater, l’étendu des dégâts et ce qu’il y a perdu. Tout converge vers la même pensée, (…)