- 10 novembre 2010, par Henri Cachau
Tout est voracité, rapacité, gloutonnerie, goinfrerie de par notre vaste monde où les plaisirs de la chair fréquemment se confondent avec ceux de l’estomac bien garni… L’ai-je entendu la répéter cette formule, la ressasser, et il ne s’agissait chez elle ni de Parkinson ni de maladie d’Alzheimer, car elle ne vieillissait pas si mal notre épicière-restauratrice ! Elle rebattait les oreilles de (…)
- 9 novembre 2010, par Pierre-Emmanuel Marais
This is the way, step inside…
Il pleut. Depuis le début du mois. Fanta semble ailleurs, fascinée par le ruissellement de la pluie sur les vitres de la cuisine. J’ai fait du thé. L’eau bout dans la casserole. Je l’entends murmurer :
La pluie… Gwen ! Je ne supporte plus cette pluie. Comme si ça ne s’arrêtait jamais.
Alors pourquoi tu restes devant la fenêtre à la regarder ?
Je ne (…)
- 7 novembre 2010, par Virginie Lalucq
« La sensibilité sociale particulière qui est le fait de nos principes politiques, si elle rehausse l’authentique dignité de l’Américain prospère ne fait qu’ajouter à la détresse des infortunés, d’abord en leur interdisant d’accepter le maigre soulagement de rencontre que la charité leur peut offrir, ensuite en leur faisant percevoir de manière suraigüe la distance cuisante qui sépare leur (…)
- 25 octobre 2010, par Henri Cachau
Si l’une des façons de lire suppose la définition du roman comme aventure de héros en quête d’authenticité, une autre présuppose le lecteur comme s’accaparant de ce récit, le faisant sien en une lecture pouvant laisser place à des possibilités d’embrayage, des rebondissements... Attablé dans l’arrière salle d’un bistrot, adossé contre l’un de ses murs recouvert d’affiches et de photos (…)
- 19 octobre 2010, par Henri Cachau
Achevée sa période « Blédine », Francis Combes découvrit que les réclames, les campagnes publicitaires ou politiques, mieux que toutes sortes de Nouvelles (fausses) ou mauvais romans, reflétaient le sens profond de la vie communautaire. Abusée qu’elle fut par d’insignifiants petits riens, insidieusement son attention se vit rattrapée par ces racoleuses sollicitations, proposées par (…)
- 17 octobre 2010, par Béatrice Commengé
Cela fait aujourd’hui deux mois, jour pour jour - (son dernier courrier date du 26 mai 2004 et semble avoir été posté à Morteau, dans le Doubs) que je n’ai plus de nouvelles de Julien. Un silence qui commence à m’intriguer d’autant plus qu’il succède à l’envoi tout aussi intriguant de trois cartes postales représentant le même paysage du Jura photographié à des dates différentes. Le "paysage" (…)
- 8 octobre 2010, par Henri Cachau
En ce temps-là, Vélasquez excellait dans la transcription des ragots de cour madrilène, mettait en scène des gnomes, des infantes, des bouffons, des ministres, des anges, des dominations, par leur intermédiaire démontrait comment ce spectacle, parfois hideux, asservissait l’art pictural, notamment celui précieux du portrait... On peut imaginer que ces grands d’Espagne ou d’ailleurs il les (…)
- 6 octobre 2010, par Olivia Cham
à M.A.
Tout a changé le jour où Terence n’est plus venu me voir. Je suis toujours dans le petit bureau, sur ce fauteuil. Je n’ai pas bougé, mais il ne penche plus vers moi sa tête ronde coiffée en brosse pour me raconter ce qu’il a fait pendant la journée, me proposer quelque chose à manger ou rajuster la couverture sur mes épaules.
Qui pourrait me dire ce qui s’est passé, exactement ? (…)
- 4 octobre 2010, par Fabrice Marzuolo
Je passe le plus clair de mon temps affalé dans le fauteuil du salon. J’en sors juste pour les besoins naturels, la bouffe, et aussi pour me dégourdir car, et je parle par expérience, on ne se transforme pas en pierre sans douleur.
En dépit de cette position, j’avais renoncé au sport national, la télévision. Par contre, j’avais poursuivi la lecture. Du moins, au tout début. Sans libraire, (…)
- 20 septembre 2010, par Kaoutar Harchi
Je déambule, attends mon tour et finis par vomir devant la porte. Qu’inventer d’autre pour sortir d’ici ?
Les infirmières jettent une serpillière à mes pieds, essuient ma bouche et repartent indifférentes à mes suppliques. Aspirées par le couloir bleu, les infirmières disparaissent au premier tournant, pressées d’emporter leurs ombres loin de mes yeux. Déracinés… Nulle part où plonger, plus (…)