- 29 octobre 2012, par Henri Cachau
L’imagination est un génie à double face doté d’une puissance aussi salutaire que funeste, et paradoxalement les humains qui en bénéficient, loin d’être convaincus par les qualités de cet attribut plutôt souffrent de sa notoire inconséquence... En ce cas précis, l’oubli par un voyageur, inattentif ou impénitent rêveur, de descendre au terminus de la ligne ferroviaire empruntée ; dans la (…)
- 26 octobre 2012, par Raymond Penblanc
Quand le fourgon mortuaire, quittant la nationale, a brusquement bifurqué sur la droite, ils l’ont immédiatement suivi, pour ne pas le perdre, pour ne pas le laisser filer seul en rase campagne. Par acquit de conscience, le cadet a quand même tenu à vérifier dans le rétroviseur si l’aîné réagissait comme eux. Refusant de tenir compte de cette modification non prévue, l’aîné et sa femme, (…)
- 16 octobre 2012, par Raymond Penblanc
Elle avait passé une nuit éprouvante, ne trouvant le sommeil que peu avant l’aube, et encore, pour des rêves poisseux qui lui avait laissé une vague nausée et imprimé les plis de l’oreiller sur la joue. Bien que la porte-fenêtre du séjour fût restée ouverte durant toute la nuit, la température de l’appartement n’avait guère baissé depuis la veille. S’étant levée avec le jour, comme à son (…)
- 12 octobre 2012, par Henri Cachau
De cette promotion j’en avais été fier, un certain temps elle m’avait permis d’accompagner notre phénoménal boulanger lors de ses tournées de campagne ; notre artisan avait sollicité la présence d’un gamin pouvant le soulager, vu que l’arthrose et un embonpoint considérable ne lui facilitaient pas les manœuvres inhérentes à la distribution... Rapidement, puisque de visu je découvris les (…)
- 9 octobre 2012, par Raymond Penblanc
Elle marche autour de la table en s’appuyant des deux mains à la toile cirée. Un tour dans un sens, un tour dans l’autre. A la fin du deuxième tour elle est épuisée. D’ailleurs on l’entend souffler bruyamment. Elle reste quand même debout quelques minutes avant de se résoudre à se laisser tomber de toute sa hauteur sur sa chaise, une chaise spécialement conçue pour elle, plus large que la (…)
- 2 octobre 2012, par Mouloud Akkouche
Prologue
– On fera ça demain chérie.
Une porte claque puis un silence.
1—
LUI
Pas facile la chute. Je commence à me faire vraiment vieux. Faut dire que ça fait des années que je tourne dans ce tunnel, nuit et jour, été comme hiver. Où suis-je tombé cette fois ? Pas l’impression que nous sommes beaucoup. D’habitude, nous sommes un paquet à nous retrouver. Parfois, ça fait (…)
- 28 septembre 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Le roi du jour, accroupi, les quatre bras en l’air, semble observer l’effervescence alentour de ses yeux pétillants, pleins de malice et d’intelligence. De petits autels emplis d’offrandes ont été disposés devant les vitrines des magasins. Les effigies du dieu-éléphant trônent en leur centre, donnant à celui-ci l’opportunité de suivre la procession partout dans l’arrondissement. Venant de tous (…)
- 27 septembre 2012, par Raymond Penblanc
Azra ne s’était pas contentée d’examiner la hauteur et la grosseur des troncs, leur écorce luisante et lisse. Elle avait vérifié également que les branches portaient un assez grand nombre de fleurs en boutons, dont elle avait testé la vigueur en tirant dessus. Puis, satisfaite de son choix, elle avait empoigné le pot en plastique noir qu’elle avait traîné derrière elle sur quelques mètres, (…)
- 24 septembre 2012, par Raymond Penblanc
Décidément, les restaurants lui réussissaient bien. Non seulement on lui ôtait le souci d’avoir à composer les menus, non seulement il lui était permis de mettre les pieds sous la table et de n’en plus bouger pendant toute la durée du repas, non seulement, une fois celui-ci terminé, elle pouvait s’offrir le luxe de quitter la salle à manger sans avoir de comptes à rendre à personne (Marc y (…)
- 4 septembre 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Je n’ai aucune intention de faire des efforts. Mon visage a tout quitus pour laisser transparaître agacement et lassitude. De toutes les façons, mon collègue a ouvert en grand les vannes et, dorénavant, il se tamponne le coquillard de mes réactions. Il voulait parler, alors il parle. Moi, moi je suis assis en face de lui, voilà tout. Il est socialement toujours plus acceptable de mimer la (…)