À présent que je vis de scaphandrier
Perpétuel mon sas de décompression
Les genoux dans le coton
Que tissent bien les nuées 
Où se balancent mes doigts de pieds
Avec mes théories mes fantaisies et mes préjugés
Un jour j’ai défini la peur
Dans mes anciennes cages
Où gerront mes crânes
Et leurs bucranes
Entre le pain que me vend un diabète tardif
Triglycérides et  hydrates de carbone
Et les denrées que nous refuse dès dix heures la bourse
Les paupières enflées toujours 
Comme le boxeur
Frappé de café 
Et les idéaux plus vides qu’une source
Au mouroir des anneaux
Parfois il m’arrive encore pourtant
D’évoquer en songe
Les bêtises de Cambrai ou le mot de Cambronne
Bien que néanmoins il fasse diablement chaud dans mon four
J’énerve les idoles
Et depuis la boue 
Des cendres
De mes volcans 
En sourde 
Et infinie 
...
Intime éruption
Je tisse des séracs
La vie la mort...
Prendre des pensées
Et leur tendre des miroirs
Enfin
Avant 
Moi 
Je dois bien le dire
J’essayais des poses
Comme tout bon passepoil
Que tous nous serions 
Au sortir des verrues
Soleil oblique de l’hiver
Juste préalablement à la naissance du printemps
L’aube des ondines etc.
À présent
Comme tout bon bois de cheminée
J’écrase des mouches
Sur le bord de mon mouchoir
Et j’attends impatient 
Toujours 
La soupe de petits-poix
Des Soupers du Roi
De ma chienne et de ma veillée
Moi qui veille sur moi
Et elle sans nulle doute sur mes erreurs
Je m’exprime à présent
En anaphases
Et mes salons de thé
Rappellent à Peruzzi et Giulio Romano
Mes anamorphoses
Osent encore offrir je crois
La rose à peine déclose
Et le jeu du Roi de Lamb
Si ce n’est le Poème de l’angle droit
Je suis un constructeur de maisons et de palais

