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8 mai 2009, par Ahmed Bengriche
RECTO
Rafle avant-hier vers les coups de quatre heures du matin dans le village. Les soldats avaient pénétré dans les maisons à coups de crosses et d’injures, extirpé les gens de leurs couches, cassé tout, déversé l’huile et la semoule sur le sol et pris dans leur foulée les hommes en habits légers, les mains sur la tête. Rapidement les femmes avaient appris qu’on les dirigeait vers le stade – comme (...)
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9 janvier 2009, par Ahmed Bengriche
La nuit tombait sur la ville.
Il se dit qu’il ne se sentait pas saoul et le clama à haute voix. Depuis sa sortie du bistrot, il n’ y
avait que des lumières qui lui traversaient l’esprit. Feux rouges, phares, lampadaires, enseignes...
Il s’arrêta, essaya de se souvenir de cette scène qui s’était passée à l’intérieur du bar et qui avait
fini par éjecter tout le monde au dehors, ne trouva pas. (...)
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2 août 2009, par Ahmed Bengriche
— J’en ai déjà égorgé trois.
— Encore un, Oncle Kadour !
— Pas possible ! Kadour avait l’air de regarder à travers l’arbre et les maisons… là-bas…
Il ajouta : égorgez vos moutons vous-mêmes !
— C’est vrai, dit Miloud ! Mais je n’ai jamais appris, Oncle Kadour… et puis il y a les enfants…
et c’est l’Aïd …
— Et puis… ne m’appelle plus Oncle ! Hé ! cria Miloud, ça va pas toi ? Enervé notre gars ? (...)
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16 février 2010, par Ahmed Bengriche
Hocine jeta sa bicyclette – la mécanique n’avait ni frein, ni garde-boue, ni siège arrière, ni phare – sur le trottoir et s’engouffra en coup de vent dans la maison. Il portait un bleu de chauffe et avait de la sueur sur le front. Dans le couloir il trouva sa sœur Aïchabia qui était entrain de dresser, contre la porte, un sac de jute largement ouvert et plein de petites patates cendrées destinées à la (...)
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31 octobre 2008, par Ahmed Bengriche
En cette aube cristalline- redondance du miroitement des lointains éthérés
Des lacs fuyards bus dans l’imaginaire
( A quel silence vouer son mot
Qui marche en babouches sur le pli de l’eau
Si ce n’est ton ombre ton ombre ton ombre )
Pourtour d’un bleu vaporeux
Craquement des pierres du bivouac
Qui traverse l’humus comme l’aborigène au sortir de l’eau
En son œil de verre porteur de (...)
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9 janvier 2009, par Ahmed Bengriche
Plus il scrutait les murs plus ceux-ci fuyaient par les côtés qui ondulaient, devenant obliques
dans plus d’un sens. Et ces couleurs juxtaposées qui venaient les charger et les voilà
impénétrables, durs comme fer, tendus, voûtés comme si quelque vent les aspirait de l’extérieur.
Il cligna une fois, deux fois, des yeux, ressentit son estomac au niveau de la gorge et sa pomme
d’Adam pistonnant en (...)
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23 mai, par Adeeb Kamal Ed-deen,
Ahmed Bengriche
Adeeb Kamal Ed-deen est un poète iraquien – peut être le plus grand aujourd’hui - doublé d’un traducteur né à Babylone en 1953. Il a publié 18 recueils de poèmes qui ont été salués par bon nombre de critiques. Beaucoup de thèses ont été réalisées sur son œuvre. Aujourd’hui il vit en Australie et ses poèmes ont été repris dans l’anthologie annuelle The Best Australian Poems.
Tous ses recueils ont été traduits (...)
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17 avril 2009, par Ahmed Bengriche
Dans cette vie, il faut toujours savoir ce qu’on veut, déclara Brahim à sa femme.
Il se tut.
A l’intérieur de la chambre, sous quelque meuble crissait un insecte. Brahim l’écouta un peu plus qu’il ne fallait.
C’est comme cet insecte ; il fallait pas laisser la porte ouverte ; et maintenant qu’il est là il s’agit de le faire sortir.
Le silence de nouveau. Dehors, la nuit noire cadenassait le (...)
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2 août 2009, par Ahmed Bengriche
LE REVE
« Ce soir, je dormirai ici ; puis la femme demanda : tu l’as vu ? »
Elle était assise sur un coussin, le deux jambes allongées, l’un des pieds posé sur un petit banc, dans un réduit attenant aux étables, pelant des patates. Tout près d’elle un canoun allumé et à portée de sa main un seau d’eau. C’était un dimanche brumeux de fin de saison…
Je l’ai vu, dit Sadek. Il était debout. A travers la (...)
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24 avril 2009, par Ahmed Bengriche
Il tombait une pluie de jours fériés sur la ville, très fine, continue, durable, bénigne apparemment.
La veille, on avait remis des prix aux élèves du collège et les voisins n’avaient cessé de faire du bruit durant toute la nuit. Vers l’ aube, des voitures sillonnèrent longtemps les quartiers et des voix
ivres chantonnèrent à tue-tête.
— C’est pas parce qu’on t’a pas remis un bon (...)