- 15 juillet 2012, par Joël Cornuault
Durant mes années de formation, je lisais en ville Nadja et Le Paysan de Paris pour la même raison que, nouvellement installé en Périgord dans les conditions de la campagne, je me mis à dévorer Gustave Roud, Philippe Jaccottet ou bien La Deltheillerie, Thoreau et les poètes-philosophes chinois. À l’âge de seize ans, j’avais découvert que l’on pouvait non seulement habiter mais, plus encore, nommer le (...)
- 17 février 2012, par Marie Cosnay
Le bossu le miracle et la fille du diable
Cesare Pavese caresse l’idée du suicide depuis longtemps. La mort donne peut-être une forme à la vie. C’est le tragique fondamental, il vaudrait mieux qu’il ne soit pas né, l’homme qui éjacule trop rapidement.
Stendhal juge que si on ne le fait pas exprès, il n’y a pas de ridicule à mourir dans la rue. J’ai de fortes migraines, je prends de la belladone et (...)
- 6 janvier 2012, par Melody Moore
Longtemps, je ne pus replonger sérieusement dans mon enfance pour la ressentir ou la décrire en une vue générale. D’autres se remémoraient la leur avec agilité, agrémentée de moult détails drôles ou émouvants comme une source qui leur permettait d’entretenir un pont avec leur vie d’adulte. Moi, non ! Le mieux que je pouvais faire était d’évoquer quelques bribes dans une vision lointaine et désincarnée. (...)
- 25 décembre 2011, par Henri Cachau
Le petit Sébastien le savait, malgré les promesses faites à ses parents, ce premier trimestre avait été déplorable, hormis la géographie, une matière vers laquelle début décembre il porta quelque intérêt, ses notes étaient mauvaises. Aussi la punition tomberait, ses parents l’avaient averti : « Tu fais un effort et ton noël sera satisfaisant, sinon ! ». Les efforts sollicités n’ayant pas été accomplis son (...)
- 20 mai 2011, par Marie Cosnay
Le travail de Marie Cosnay et son implication citoyenne n’ont pas cessé de s’interpénétrer.
Mais la littérature, c’est le lieu de l’expérience de la langue. Ce qui est haut, violent, et prfondément humain ici, c’est que la violence faite aux hommes, on se saisit de son instance de langue.
Arrêtons, à force de nos propres mots – et ici, on convoquera quelques figures favirables, Foucault, Socrate, (...)
- 17 mai 2011, par Raymond Bozier
Fenêtres sur le monde, de Raymond Bozier, est paru chez Fayard en 2004.
Depuis, ce livre est devenu un classique pour les animateurs d’ateliers d’écriture. Sur la démarche de l’auteur et la genèse du livre, voir sur site BNF cette vidéo : Raymond Bozier, Fenêtres sur le monde.
L’immense force de ce livre, c’est son grand écart : d’un côté, après le 11 septembre 2001 et l’attentat du World Trade (...)
- 20 février 2011, par Béatrice Commengé
Alors que le dernier livre de Béatrice Commengé , "L’Occasion fugitive" sort aux Editions Léo Scheer, la RdR vous propose de redécouvrir aujourd’hui ce court texte que nous avions publié en 2002.
"On doit sentir un paysage comme un corps"
Novalis
Hölderlin a vécu en Grèce. Son corps, pourtant, ne s’y est jamais promené. Ses yeux n’ont jamais vu les rives de l’Attique. Ses mains n’ont pas touché (...)
- 9 janvier 2011, par Sophie Képès
Eva, la cousine germaine de mon père, naquit en 1913 à Budapest, Hongrie.
Deux ans plus tard, son propre père fut tué à la Grande Guerre, du mauvais côté de la ligne de front. Une habitude chez les Magyars, tout au long du XXème siècle.
En 1919, à la chute de l’éphémère République des Conseils, lors de la Terreur blanche qui s’ensuivit, la mère d’Eva, l’ayant revêtue de son seyant manteau qui la faisait (...)
- 26 septembre 2010, par Marie-Louise Audiberti
J’apprends l’italien. Pour le savoir, pour le parler ? Plutôt l’apprendre ; joie de la découverte. Apprendre une langue, c’est retrouver les réflexes premiers quand les mots hésitent encore entre les lèvres. Apprendre une langue étrangère, c’est apprendre à parler. Les phonèmes se cueillent comme des fruits, pas toujours mûrs. Il faut du temps, un certain soleil, et l’Italie n’en manque pas. Pourquoi aller (...)
- 26 mars 2010, par Chantal Colomb-Guillaume
Il est habituel de se demander comment tel ou tel écrivain mort ou vivant est devenu ce qu’il est, c’est-à-dire le plus souvent un homme mûr déjà reconnu. Il arrive aussi que l’on demande, lors d’un entretien, à un auteur plus jeune de s’exprimer sur le chemin qui l’a conduit jusqu’à la notoriété, mais l’idée ne viendrait à personne d’écrire la biographie d’un artiste que rien encore n’a confirmé. Personne (...)