A Musil.
 
En Aubrac ou Ailleurs (sur le chemin) 
Les vaches paissent paisibles 
Le clocheton du clocher continue encor de tinter 
Dans la vallée engourdie de sommeil 
L’herbe verte saille en gerbes grasses et dorées 
Au fond des déclavations profondes et humides 
Le ciel d’un bleu parfait 
Surplombe les sapins les grands cèdres 
Et les arbres envahis par le fol lierre 
Les fleurs aux calices mauves ou jaunes 
Les pruniers blancs sous leurs grappes de pétales 
Et les timides digitales attendent cachés sous les ronces 
Le ru du ruisseau coule calme dans son lit de verdure et de rochers 
Creusées dans les blocs de pierres dures 
Les maisons hautes et solitaires s’accrochent dignement à la montagne 
Sous le soleil arrassant d’une fin d’après-midi de printemps 
Au loin aboie un chien 
Toxique tocsin des jours qui passent
***
J’ai pleuré 
J’ai pleuré 31 larmes 
Pour avoir aimé Diane 
43 
Sur mon lit de bois 
Encore autant qu’elle ne s’y soit pas couchée puis encor endormie 
108 
J’ai passé mille et une nuits 
A mimer des gestes d’amour 
Mais tout est désuet puisque le temps court 
Et que sans doute elle ne sera jamais m’amie 
J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps 
Sans elle de devoir vivre encor 
J’aurais voulu chauffer mon coeur 
Au feu marron de ses yeux à la forêt de ses odeurs 
Et me perdre dans ses cheveux 
Abandonné entre ses mains heureux 
J’aurais voulu pendant 100 ans 
Etre le gardien de son enfance et le maître de son destin 
Mais mon chemin est bien seul et bien fades mes armes 
Puisque ma flamme je dois cacher à sa Maîtresse Diane
***
Clef de Contre Ut
Je ne suis que le déchet organique 
De ce qui fit mon ascendance 
Et le géniteur biologique 
Des sécrétions qui feront ma descendance
A ce jour j’arrête tout 
Ma vie mes comptes et mon velours 
Messieurs les corbeaux venez vous poser sur moi 
Emportez-moi 
Etendez vos grandes ailes de diamant et de velours
Dessus mes jours et mes amours 
Et allez m’étendre mon âme et mon corps tour à tour 
Dedans les berges profondes du lac des Carces 
Près cette belle ma douce garce 
Mais dont me voici pour toujours l’Ophélie 
(bridge)
Riez vous les rives et les près 
Du malheur d’un gentil 
Car Diane ce matin est née
***
Chanson pour la Triple Hécate
O ma chère âme mon tendre amour 
De toi j’ai pleuré tout un jour 
Mais à quoi servent les longs discours 
Je t’aimais je t’aime et je t’aimerai 
Pour toujours 
Ma plume me sera un tambour 
Pour écrire qu’à mon tour 
Je t’aimais je t’aime et je t’aimerai 
Et si à chaque carrefour 
Je dois graver en croix de sang mon amour 
Je le ferai sans défaut ni détours 
Car je t’aimais je t’aime et je t’aimerai 
Et s’il me faut pour te faire ma cour 
Me mettre à genoux et quitter mes habits de cour 
Je saurais bien ramper sur le parcours 
Et s’il faut encor l’achever devant tes atours 
Venir en ton imprenable tour 
Comme Orphée j’affronterai l’infernal four 
O chère Diane mon tendre amour
***
 
Chanson pour ce soir à la Mi-nuit
A la demi de Mi-nuit 
Le dernier coup de ma solitude 
Aura sonné 
Diane
Ce nom résonne comme un tocsin d’amour perdu 
Impossible amour 
Diane
Déesse du Jour A la chevelure éperdue 
De noire Hérodiade 
Diane
Amour gelé Sous la sinistre lune 
Dont seul un rayon luit dans mon logis 
Diane
Diane 
Plus de bruit 
Je cherche à le réchauffer de ma couverture 
Mais déjà il s’en va et me laisse abandonné
Diane 
O mon éternelle élue 
Dont le nom aux reflets de noir velours 
Occupe mon entière pensée et vide toute mon âme
Diane 
Ces deux syllabes 
Tocsin inusité 
Résonnent en mon coeur comme l’Angélus
Diane 
Ces deux syllabes me rappellent sans cesse l’idiot que j’ai été d’avoir un jour cru 
Pouvoir lui jouer ma cour 
***
Pauvre Norbert
O mes compaings ma Jouvencelle 
Ne m’a point voulu pour ami 
O douce mélancolie 
De mon coeur meurtri
A la source nouvelle 
De sa belle jeunesse d’aujourd’hui 
A la fontaine-demoiselle de sa dentelle 
A sa lanterne borgne d’hystérie
Me voici comme le client flanelle 
Abstinence et Absinthe sont mes deux amies 
O douce mélancolie 
De mon coeur flétri
O mes compaings ma Jouvencelle 
Voici 
Ce matin que s’avance l’infidèle 
O son pas sous la lune glisse timide et joli
O mes compaings mes amis 
Allez chanter à ma tendre douce et belle 
L’histoire de mon malheur moi pauvre Souci 
Dites lui combien m’émeut encor le souvenir de son rire gentil
O mes compaings ma damoiselle 
Contez à toutes les balancelles 
Où au printemps joli les jouvanceaux complaignent les demoiselles fleuries 
Ma chère chanson de fleurette
***
 
Litanies pour un Bébé
 
Bébé dis-moi combien de pays ont sombré sous ton nom 
Bébé ô bébé combien de terres sont tombées 
Bébé combien de déserts se sont ouverts 
Bébé combien de mers sont mortes
Bébé soudain mon tombeau s’est ouvert 
Sous le joug des morts en sursis qu’on déporte 
Et de ta brune peau ambrée 
Amour j’ai baisé ton front
O marmoréenne déesse d’An 
Céleste déesse des Mers et de la Terre 
Déesse aux parfums féconds
O déesse marbrée 
Doux portique de ma Passion exhalée de mes eaux mortes 
Ultime cteis ô divine Diane
***
 
Actéon
O sinistre présage 
Sombre Némésis 
Qui me prend en otage
 
O mon tendre message 
Mon velu pubis 
Où tout mon être se glisse
O déesse de la chasse 
Déesse d’un autre âge 
Pour qui m’offre en sacrifice
***
 
Litanies bleues sur fond rouge
O mon noir Jésus 
Ma Triple Hécate 
Mon puit qui ruisselle
 
O ma lèvre charnue 
Ma douce frégate 
Ma tendre berge
O ma bouche-que-veux-tu 
Ma Paresse et mon âtre 
Ma Jeunesse Jouvencelle
O mon souvenir ému 
Ma pressante chatte 
Ma lointaine Vierge
O ma fièvre têtue 
Ma Passion délicate 
Ma chair qui m’appelle
O ma terre élue 
Mon âme écarlate 
Mon toit et mon Etre
O ma vérité toute nue 
Ma croupe que l’on flatte 
Ma timide Pucelle
O ma célèbre Inconnue 
Mon Evangile et mes Actes 
Mon Requiem de Purcell
O ma belle menue
Mon entier espace 
Ma quenouille qui me grenelle
O mon ivresse non bue 
Mon échec et mat 
Ma page encor vierge
O ma chine tendue 
Mon extase 
Et ma brune prunelle
O mon ombre chenue 
Ma toute Autre mon nouvel âge 
Toi ma même
***
Elise 
Comme un oiseau blessé 
Echappe de sa cage 
Mon coeur regrette son ancienne prison
Je ne te sais plus toi qui es en allée 
Ecoute ma douce Aubade toi ma Théthis ô mon Amour-en-cage 
Si loin bien loin de nos anciennes barges d’Argenteuil et de leurs flonflons
Nous vivions harassés de soleil et de fruits mûrs 
Et dans l’or de tes cheveux bruns 
Toi seule savais dompter mes sombres idées grises
 
Mais faut-il que le Temps soit rude quand la Vie perdure 
Aujourd’hui que mes habits noirs portent le deuil de tes embruns 
O mon Amour rejoues-moi encor ta "Lettre à Elise"
(Rejoue-moi encor ta "Lettre à Elise")
***
Les Jeux de Diane
Cannes ville de mes amours perdues 
Cannes ville de mes amours mortes 
J’ai encor l’odeur de ton parfum sur mon corps éperdu 
Vers ton ultime souvenir qui me transporte 
J’aurais voulu t’écrire des mots démodés 
Complexes et recherchés 
Des mots superbes 
De rose et de givre 
Pour te dire que sans toi je ne peux vivre 
Mais à quoi me servent toutes les magies du verbe 
Quand ta tendre jeunesse 
Ne cherche que les extases faciles 
Ta tendre jeunesse qui sans cesse me blesse 
De ses rires tactiles 
Son insouciante allégresse 
Mon amour mon doux secret n’étant pour moi qu’un pauvre exil 
J’envie tes amis qui t’appellent chez toi 
Moi je n’ai jamais eu d’amis et je n’ai jamais fait ça 
J’envie ceux qui te prennent dans leurs bras 
Qui t’embrassent et entre les mains desquels tu t’en vas 
Va mon enfant repose 
Mais je ne suis qu’une pauvre chose 
Je t’aime sans espoir 
Car 
Nos dix ans d’écart 
Et mon tendre et incestueux regard 
Qui m’accrochent chaque jour un peu plus à tes pas 
M’éloignent autant de toi 
Je t’aime et je saigne de toi 
Mon coeur brisé à tes éclats
De rire 
Me pousse un peu plus près chaque jour 
Vers le bord de la rive mon amour 
Et peut-être me serait-il plus doux de mourir 
Plutôt pauvre Icare 
Que de me brûler aux reflets changeants et noirs 
De tes yeux 
O ma hautaine hôtesse 
O précieuse et souveraine maîtresse 
Dont le coeur ne sait pas et qui toujours vers d’autres que moi vaque 
Mais dis-moi au moins m’aimes-tu un peu Prozac
***
"Démon"
O ma tendre démone 
Ma sombre Hérodiade 
Chevauchant les monts de Saturne 
Aux cheveux de jais aux reflets auburn 
O ma douce infortune 
Ecoute donc mon coeur malade
Mon infidèle patronne 
Ma nocturne Madone 
Qui te joue son aubade 
Je dépose à tes pieds démons et merveilles 
Les carasses de tabacs "venues de pays où il ne pleut pas" 
Les étranges étés aux senteurs avinées 
De piment fort et d’épices 
Brunes 
Les galops-cavalcades 
Des chevaux de Mara et brisées les portes de Sodome 
De Saba les étranges couronnes 
Les Clavicules et les tables des Alcades 
Ma misère mon crépuscule et ma brune 
Laisse-moi t’aimer parmi ton cortège de sorcières trop vieilles 
De silènes chauves et gras 
D’enfants dénudés 
Et de cacochymes délices 
Laisse-moi chanter les orgues de ton trône 
Les brèves chamades 
Et nos amours nocturnes 
Laisse-moi baiser l’ourlet de ta robe 
Ton estrade 
Et tes urnes 
O ma princesse vermeille 
Ma brune dame aux yeux de chat 
Ma marine Danaé 
O ma Cérès génisse 
Ma mère du soleil 
Ma fille mortelle du trépas 
Mon ventre mon amour inavoué 
O mon unique malice
***
Perfumes
Démon 
Tel était le nom 
De ton parfum 
Démon 
Tel était le nom 
De mon amour 
Illicite pour toi 
Démon 
Tel était le nom 
Que je te donnais 
Ma Dione de Mantinée 
Mon androgyne maîtresse au gilet de velours 
Au chapelet de crânes 
Que tu portais à ta boucle de ceinture 
Un ancien cadeau de moi 
Mon présent 
Pour toi mon amour ma Diane 
Ma blessure 
Démon 
Tel était le nom 
De ton parfum 
Entêtant capiteux et lourd 
D’orange d’encens et de bois 
De lacs de forêts 
De prairies de mer de montagnes et de prés 
De noix de pécan de caramboles et d’amour 
D’Amsterdamer et d’orchidées au bout de lianes 
De bûchers flambants de cendres et de sciure 
D’ombres de pales de poix 
Et de feux de la Saint Jean 
Ma déchirure 
Mon onguent 
Mon émoi 
Ma profonde cassure 
Ma païenne ma déesse de sucre et de Cannes 
Ma calebasse mon ventre-mère à la peau dure et tendue de tambour 
Ma cadette mon aînée 
Ma fillette mon aimée 
Ma Diane ma Diane ma Diane 
Ma Diane 
Ecoute écoute battre pour toi mon coeur sourd 
Diane Diane Diane 
Diane 
Car Diane 
Démon 
Démon 
Tel était le nom De ton parfum
***
Anadyomène
Dans la solitude cellophanée de mon studio 
Je me souviens de tes rires charmants 
Etrange cadeau 
Comme autant de milliers d’éclats d’obus fusant 
Et de Melun à Cannes 
De Cannes à Melun 
L’ombre vaporeuse de ton parfum 
Me poursuit et me damne 
Je rêve de pays inondés de soleil 
Et moites de chaleurs 
Mais solitaire je n’entends que le son mouillé de ma feuille 
Séchée par mes pleurs 
O toi ma tendre solitude 
Ma douce amertume 
Sais-tu bien que mon printemps comme d’habitude 
Dort toujours auprès de toi en ton sein de l’écume né(e) 
Et plus de parc-aux-cerfs 
Mes lauriers sont coupés 
Pauvre Actéon pourchassé 
Par ton souvenir si cher 
Je pleure le jour 
Je veille la nuit 
Mon doux amour 
Bien loin de ton lit 
Et j’imagine ta couche 
Et ces mains pesant sur ton corps 
D’éphèbes blonds 
Et d’hétaïres amantes 
Qui sans cesse te touchent 
Auprès de qui tu t’endors 
Si loin de ma pauvre âme indécente 
Et de ma triste chanson
***
 
"Mare Magno" - Le chant de Grenade
O mon pauvre coeur de luth
Mon âme d’orgue 
Pleurez donc cette fugue 
Pour une innocente brute
Mon amour et ma chute 
Moi Saturne l’eunuque 
Actéon que traque 
Sa meute
Car vous Cupidons follets 
Blonds Antéros 
Mon âme repose 
Aux pieds d’une dame éloignée
 
Une dame comme les blés 
Au sein rose 
Et généreuse comme le pain qu’on dispose 
Si blanche noyée
 
Mille colombes 
Viennent moresques 
Dessiner une fresque 
Au-dessus de ma tombe
Ci-gisent en l’onde 
Oubliés presque 
Mon âme et mon sexe 
Sous l’écumeuse ombre
***
 
Isis Isabelle
Aphrodite Ops Cybèle 
Vos Satyres jouent des cymbales 
Sur ma tombe et mon âme 
Où mon coeur calme
Repose sous les vagues 
Marines et salées 
Mer de laque 
Où n’écume que mon Anadyoméné 
Ma nymphe 
Mon Hérodiade 
Tirée sur son char de triomphe 
Par autant de lions ma grotte ma cascade 
Ma source vive 
Ma colombe au rameau noir d’olives 
Sous tes pieds tombent les roses 
Et s’éveille le printemps 
Qu’Eros 
Adolescent 
Jette de sa corbeille d’argent 
Les grenades explosent 
Dans des jardins de pierres 
Où garennes tortues biches porcs génisses et panthères 
Te font cortège 
Devant moi reine des cieux et de la Terre 
Reculent la neige 
Et le cacochyme hiver 
Toute nue née des entrailles de ton Père 
Jeune déesse 
A tes pieds se prosternent 
Le monde et les rois 
Aux cris stridents des femmes et des crécelles 
De tes catins et de tes prêtres 
Devant toi la Diane Emmanuelle
"Gloria excelsis dea" 
"Gloria excelsis dea" 
***
Diane
Diane 
Avec ton petit cul 
Tu me fais de l’effet
Diane 
Approche ma bru 
Et viens m’aimer
Comme une liane 
Accroche-toi toute nue 
A mon âme de périnée
Ma chienne 
Ecoute donc un peu le coeur déchu
Des anges puinés
Diane 
Chantées avec leur luth 
Nos amours déchaînées
 
Diane 
Avec ton petit cul 
Viens donc ici et attarde-toi encore un peu à m’aimer
***
 
Satyre
"Quand vous serez bien vieille" mon âme 
Vos roses ébats et votre corps pourpre 
Purpurine gamine quand vous serez femme 
L’amour vous laissera à votre tour
Vos amants de passage 
Ne s’attarderont plus à votre lit 
Quand vous aurez mon âge 
La lèvre molle et le cheveux gris
Ce jour là alors folle de la messe 
Vous n’aurez qu’une envie 
Que le temps qui se presse 
Rien qu’un temps vous ramène à vos gais délits
Mais entre deux souvenirs entre deux albums 
Parmi les photos jaunies de votre tristesse 
Peut-être que vous penserez à moi l’homme 
Qui vous aimait en silence et à ma détresse
Peut-être alors connaîtrez-vous le goût amer des défaites 
Et vos mains jadis expertes 
Retiendront votre tête 
Oubliant - va-et-vient - de la couseuse le geste
Près du chat qui ronronne 
Peut-être vous ressouviendrez-vous de mon visage 
Par ces longs jours d’automne 
A pleurer toute seule sur votre ouvrage
Mais tous vos amis d’un soir 
Dont aucun ne vous aura laissé de véritable souvenir 
Oubliés depuis longtemps entre les draps d’une armoire 
Auront ridé votre beau sourire
Aussi je te le dis ô ma blanche colombe 
Laisse donc ici toi si douce tes plaisirs de gamine 
Car en vérité mieux vaut aux amours de colobes 
Le bon feu de ma cheminée et ma tendresse sans épine
***
Bab-el-Oued
J’irai dormir à la Porte-de-la-Rivière 
Sur le marbre froid et l’imputrescible iroko poli 
Là où tout ensemble prospèrent 
Les palmiers nains de Palerme les figuiers de barbarie
Les touffes fraîches de bougainvillées d’alphas de frangipaniers 
De plumagos bleutés d’orangers et l’or émeraude des riches cultures de plantes aromatiques 
Là où s’échelonnent en un complexe ouvrage de lave sèche en espaliers 
Les lourdes grappes des sombres câpriers au Sud et les vignes basses caressées par un vent d’Afrique
 
La mer éternellement turquoise 
Y balaie de sa main de géante 
Les tempêtes sauvages 
Au creux des vagues toujours mourantes
 
Là où la lumière écrue 
S’endort sur les campagnes odorantes de jasmin 
Et la langue de sel nue 
De la mer vient lécher les interminables plages de sable sans fin
Les villes blanches ocres ou roses 
Gardent ouvertes leurs portes de bois colorées devant les couseuses assises de précises dentelles 
Les coquillages marins que la lame dépose 
S’échouent au pied immobile des roches de grès cannelle
Et descendant des montagneuses colonies de lépreux et de chancre 
Brune dont les pieds nus font naître sur leur passage le jeune printemps qui chemine 
Parmi ses corbeilles de fruits éclatés et de fleurs blanches sous ma plume et mon encre 
Brune ointe d’huile une unique boucle de crânes à la ceinture tu t’avanceras ma Vénus Erycinne 
***
 
Naïades’ Song
Leur bonheur qu’ils affichent en photos 
Qu’ils placardent sur les murs 
Qu’ils dégueulent à la radio 
Leur bonheur à l’Epicure 
Leur bonheur à la Mao 
Leur bonheur à la Rabelais quand ils bouffent des oeufs durs
Leur bonheur à la Pivot 
Leur bonheur égoïste leur bonheur qui nie la torture 
Leur bonheur malgré tout 
Leur fameuse âme d’enfants
Mais moi mon bonheur est parti depuis bientôt 
Vingt ans de fascisme et trente ans de mur 
Mon bonheur s’est envolé au son des fifres et des pipeaux 
Et puis aussi des tambours au détour de la Ruhr 
Entre Marienbad et Dachau 
Mon bonheur est mort au Cap Vert en Angola en Afrique du Nord
Mon bonheur est tombé en lambeaux au coin d’un bar à Nassau 
Dans un fond de verre de vodka orange et un Bond à rayures 
Car mon unique bonheur à moi s’est endormi tout à l’heure à tes pieds nus 
De déesse au bain
***
Fatrasie
O mille viragos épouvantables 
Et marâtres incestueuses 
Jasiez Harpies 
Hurtiez sorcières
 
Mes entrailles à ma table 
Euryale et soeurs tueuses
Assassins commères 
M’étripent et me harient
O pucelle nièce neuvaine véritable 
Tes yeux de braises ta bouche pulpeuse 
O précieuse amie 
Mon rêve mon corps au tien alangui et prospère
O orages calmés ô précieuses accalmies 
O mes yeux Œ-éviscère 
O ma brûlante autoroute ma superbe chieuse 
O ma suprême princesse toi mon âme admirable
***
Vision rouge
Mes noirs corbeaux du désastre mes noirs corbeaux du trépas 
Mes monstres des Carpates 
Mes ombres héroïnomanes érotomanes kamikazes
Je vous écoute geindre ce soir sur moi 
Dans le cimetière de vos émois 
Près la fontaine tarie des combats
Antiques Pégases 
Solennelles sorcières et goulues hases 
Vos yeux de jade de drogue et d’extase
Remplissent vos cornues à pattes 
Vos pères Saturnes dansent acrobates 
Pour vos Vénus-Hérodiades et vos poitrines plates
Un cheval à trois étages 
Descend du Mont Dentier 
Et moi m’amie qui m’exilais
Dans ces infernales cages 
Du cercle de stupre et des luxurieux d’où l’on ne s’échappe 
Odeurs de vulves et relents de chattes
"Je t’aimais je t’aime et je t’aimerai" 
Malgré ma lippe mes verruqueuses âmes et mon âge 
Aucun comme moi
Jamais ne t’aimera 
Car aucune comme toi 
Jamais ne m’plaira
***
Vierge nue
O ma tendre sorcière ma Diane 
Ma joute-lice ma dive Hérodiade 
Sous tes pas les fleurs de mon âge se fanent 
Ma douce amie aux tonnantes cavalcades 
Les chevaux attelés de ta Triomphade 
Attendent donc ta printanière manne 
Eros joue du cerceau parmi tes ménades 
Tes satyres frileux montent à dos d’âne
 
Ventripotents et poilus ils s’acharnent 
A dépecer quelqu’enfant quelque nomade 
Les vieilles verruqueuses tes compagnes 
Les hases Kronos mangeur de pierrades 
Aiôn et tous les dieux de l’Olympiade 
Sur des balais s’en vont battre la campagne 
Et la lune rousse de son oeil maussade 
Les observe impavide mais chicane
Compte les absents les âmes les mânes 
Son oeil unique qui ainsi les regarde 
En avertit le Grand Bouc et Perséphone 
Qui apparaissent trônant sur leur estrade 
Jumièges en fête Satan parade 
Mais moi mon seul amour ma belle Diane 
Sous les feux de Saint Jean les chants les aubades 
Je n’ai d’yeux que pour toi unique âme
 
Je n’entends que ton rire qui m’enrubanne 
Et ton corps qui par ses douces déhanchades 
Tout entier me chavire ma naïade 
Ma Monade mon adolescente femme
***
Vanité(s)
 
Etrange Inconnue sombre humeur 
Sais-tu bien que je parangonne 
Avec mon tuyau de paille et ma coquille d’huître qu’on savonne 
Ton inconsistance de bulles et de pleurs
Ma belle Ingénue au corps couvert de fleurs 
Toi qui n’aime personne 
Et surtout pas moi mais sais-tu bien ma bonne 
Que mon art n’est fait que de tes couleurs
Sais-tu bien ma Fortune amère aux dés joueurs 
Ma douce amie ma tendre démone 
Que ma pipe et mon vin ne connaissent que ton odeur
O mon entêtante Absence sais-tu bien que mon coeur
Mes repas mes rires mes larmes et ma mélancolie brûlent toujours et encor 
Pour toi seule comme les coraux que ton écume falune
***
Cythère
 
O somptueux et glorieux Artémision 
Temple de l’Univers à ton prestige élevé sombre démone 
Ton cteis maternel qui la terre entière falune 
Etend sur ma vie son voile obscur aveugle et cotonneux 
Je veux tenir la queue de mon Lion dans la main de ta Vierge 
Ton infinie pudeur ton hymen à d’autres offerte 
O prostituée divine infidèle émergée 
Amoureuse grenade hospitalière auberge 
Disperse pour moi aux quatre vents tes fraises rouges airelles et canneberges 
Chante danse tonne 
Adorable inusable moresque 
Ton corps pour tous est une douce rive une chypriote berge 
Enterre donc 
Sous tes pas de déesse 
Mon amour obèse 
Et mon âme emprisonnée
***
Par douze
 
J’aurais voulu voir le Japon 
A l’ombre d’un lotus en fleurs 
Les femmes indonésiennes et le Gabon 
Ses singes dans la brousse et ses griots en transe par les nuits de soufre et de chaleur
Mais rien jamais ne pénétrera le fond de mon coeur
Comme tes hanches et tes bras ronds 
A la Renoir et ton regard rieur 
Comme ton pied mignon 
Tes bracelets de perles et tes colliers d’huîtres par douze
Mais rien jamais ne pénétrera le fond de mon coeur
Comme tes hanches et tes bras ronds 
A la Renoir et ton regard rieur 
Comme ton pied mignon 
Tes bracelets de perles et tes colliers d’huîtres par douze
***
 
Regrets
 
Welcome to the Paradise
Welcome to the Paradise 
J’aurais aimé être un musicos 
Un barde un reggae-man un griot 
Welcome to the Paradise 
Pour te chanter mon amour ô mon amour 
Ma détresse sans toi ô soleil-congas ô miroir de mes jours
Welcome to the Paradise 
En attendant que Lavilliers ou un autre m’arrache la tête 
Parce que ma chair aura trop vécu 
Welcome to the Paradise 
Quand ma peau arrachée et ma tête 
Traîneront sur le pavé nu
Welcome to the Paradise 
Moi j’aurais voulu quitter ma banlieue grise 
Ses lampadaires aux halos diffus et sa sale trombine 
Welcome to the Paradise 
Moi j’aurais voulu être un de ces yuppies 
Dominer WallStreet du fond de ma berline
 
Welcome to the Paradise 
Moi j’aurais voulu être riche et avoir une femme aimée 
Vivre au soleil ma banque remplie 
Welcome to the Paradise 
Mais pour le principal d’amour et d’eau fraîche 
Mais moi je ne connaîtrai jamais
Welcome to the Paradise 
O mon amour impossible mon infidèle chérie 
Que ma banlieue pourrie bercée par ses impôts trop lourds "le twist et la dèche" 
Welcome to the Paradise 
O non sans toi mon pauvre amour 
Je ne vivrai jamais que de que de regrets et le coeur lourd
Welcome to the Paradise
***
Lady Di
Lâche un peu ta cigarette 
Et viens m’aimer ma Lady Di
 
Nous n’aurons pas de rendez-vous volés 
De lieux de rencontre secrets 
Nous n’aurons jamais de longues discussions 
Sur des bancs publics 
Où seuls nous tiendraient compagnie 
Les étourneaux et les pigeons 
Ni de grandes promenades 
Main dans la main 
La tête dans les étoiles 
Chacun de nous regardant ensemble vers demain 
Nous ne connaîtrons pas les pique-niques 
A l’ombre d’un automne marron 
Nous ne rirons jamais à la cantonade 
De bêtises 
Qu’à l’oreille 
Je t’aurais dites 
Ni de contes un peu méchants 
Sur les amies de ta mère 
Au printemps 
Quand les femmes s’habillent légères 
On ne s’accrochera pas non plus de ces rouges cerises 
Comme les amoureux à l’oreille 
Nous ne ferons jamais ces vétilles 
Qui rendent la vie si facile 
Nous ne nous embrasserons jamais 
Sur l’herbe ou à la terrasse d’un café 
Par ces après-midi de soleil 
Où tout Paris 
Semble avoir sorti ses chiens 
Je ne jouerai jamais le domestique 
Pimpant dans sa livrée 
En venant t’apporter 
Ton petit-déjeuner au lit 
Non je ne me rendrai pas comique 
Juste pour te faire sourire 
Je ne m’allongerai jamais 
La tête sur tes genoux 
Doucement bercé 
Par ta main 
Se faufilant mignonette dans mes cheveux 
Je ne t’écrirai jamais 
De poèmes d’amour bien sentis 
Dont les vers seraient repris 
De Schiller de Byron 
Ou bien d’Aragon 
Je ne chanterai pas 
Tes yeux 
Tu ne seras pas mon Elsa 
Ma guitarre pour toi restera sèche 
Toute bête toute seule dans son coin tête-bêche 
Et sous le décor miteux 
D’une soupente de toit Je ne te réinventerai pas 
L’univers les étoiles les planètes et la vie 
Pour toi toute seule 
Je ne verrai jamais 
Ton visage épanoui 
Alors s’illuminer 
Emerveillé rien qu’à m’écouter parler 
Nous ne veillerons pas après minuit 
Dans un café des Champs Elysées 
Après le cinéma 
Pour refaire le monde entre copains 
Nous ne partagerons jamais 
La même pizza 
Nous ne partirons pas ensemble 
Pour nos vacances 
Nous n’irons pas voir l’océan 
Mon amour au petit matin 
Quand la grève est nue et le sable fin 
C’est avec d’autres 
Que tu connaîtra toutes ces tendres délices 
Où nos corps et l’âme complaisamment se vautrent
Et moi je sais pourquoi 
O ma fleur de lotus mon yoni ma calebasse 
O ma fille ma femme ma mère et ma putain 
C’est que tu ne m’aimes point 
Et c’est pourquoi j’ai le coeur à marée basse
Car maintenant tu as grillé ta toute dernière cigarette 
Mais pourtant tu ne viendras pas m’aimer pour autant 
O ma Lady Di
***
Fin des passions
Je ne veux plus d’amour fou 
Je ne veux plus de foudres violentes 
Je ne veux plus de passions démentes 
Je ne veux plus de coeur des coups
Je ne veux plus de fièvres 
Je ne veux plus d’orages 
Je ne veux plus de jalousies ni de rages 
Je ne veux plus de tonnerre 
Je ne veux plus de misère 
Je ne veux plus d’Eros blonds 
Je ne veux plus de serments félons 
Je ne veux plus de matrices amères 
Je ne veux plus de sombres extases 
Je ne veux plus d’érotiques ravages 
Je ne veux plus d’exotiques mirages 
Je ne veux plus de cours emportées hélas 
Je ne veux plus d’amazones 
Je ne veux plus de putains 
Je ne veux plus de femmes sans lendemain 
Je ne veux plus de petits matins dans la brume des zones 
Je ne veux plus de passades 
Je ne veux plus d’amours de marins 
Je ne veux plus de promesses qui s’évaporent au petit matin 
Je ne veux plus jamais être malade 
Je ne veux plus de passions sans retour 
Je ne veux plus de mortels coups de foudres 
Je ne veux plus de perpétuelles épreuves où il faut toujours en découdre 
Je ne veux plus d’éprouvants et ravageurs amours 
Car mon doux amour ce que je veux à présent 
C’est moi toute ma vie t’aimer tendrement
***
Lolita prétentieuse
 
O petite prétentieuse 
Te voilà donc dans d’autres bras que les miens 
Moi qui ne suis donc rien 
Pour toi que ton "Mac Fatum" ton "vieux babouin" 
O petite prétentieuse 
Te voici donc bien loin 
De moi pauvre Arlequin 
Ridicule pantin entre vos féminines mains 
O petite prétentieuse 
Tu me fais mal moi ton chien 
Mais c’est sans doute je crois du moins 
Que je représente un peu pour toi ô ma si douce peau de chagrin 
O petite prétentieuse 
Laisse-moi mourir par tes yeux de gamin 
Puisque c’est mon seul malheur mon seul bonheur enfin 
Puisque toi seule est mon véritable bien
***
Dit Non
La Mélancolie joufflue distord les ailes du Hasard 
O ma brune gitane ma perle noire 
Mon obscur bijou mon doux cauchemar 
Le soleil joli mord la chaise bleue 
La maison cacochyme va jouer avec le chien rosé 
L’ombre cruelle de ses yeux 
M’a dit non ma Didon pauvre Enée 
Les pins joyeux bruissent dans quel pays dangereux 
La mer plantureuse court après l’horloge si belle et pressée 
O ma Dione de Mantinée Ma Diane au parfum de henné 
Héminée de mon coeur malheureux
Mon amour androgyne ma double Vénus ma Vénus-Humanité 
Ma sombre Hécube ma triste Artémis au coeur si creux
O brûlante seigneurie 
Les dieux jaloux ont maudit 
Mon amour qui tant m’aura hari 
Ses sombres yeux de braise marrons 
M’ont donc dit non ô ma Didon Pauvre Enée 
Pauvre amour poignardé 
Car ma Mélancolie joufflue mon Zéphyr nocturne 
Ce soir que le vent use aux contours de la blanche lune 
Hérodiade salace gamine prostituée du Harrar 
Moresque Artémis m’a dit non O Didon pauvre Enée 
Ton parfum ma démone de mandarine et henné 
Ce soir m’a dit non ô ma Didon pauvre Enée 
Car ma Mélancolie joufflue distord les ailes du Hasard 
Le fou solide quête la planche à repasser le linge sensible 
La fille épaisse répète le prince terrible 
Le hasard gentil salit le profil des Erinyes si belles 
L’amant vinaigré joue à Madrid le matin éternel 
Le soleil fantasmagorique rougeoie l’après-demain lumineux 
Le chausson laid pleure en tapant 
Le chausson laid pleure en tapant
***
  
Banquise (Lola’s lover himself) 
 
Je t’attends au Bar de l’Arrivée 
Et tu ne viens pas 
Je relis Banquise 
Par la vitre embuée 
Je regarde s’écouler au petit pas 
Le flux des derniers isolés des cramouilles des carabistouilles à pistons et des vieilles marquises
Toute faune bariolée 
D’étrangers barlous banquiers d’étudiants ou de rats 
Sous les poubelles insanes les Cocas dévidés et les mégots qu’agonisent
J’attends ton arrivée 
Au Bar du Trépas 
Parmi les fumées de cigarettes les relents de solitudes déjà grises
Que veux-tu je t’ai aimée 
Sans retour peut-être peut-être pas 
Qui saurait quoi que j’en dise
Quai désert des rêves échoués et envolés 
Pandore aux bas de soie 
La ville nous sédimente nous sue nous use et nous sédimentarise
Je t’attendais au Bar de l’Arrivée 
Et bien sûr tu n’es pas venue 
J’ai relu Banquise
***
Vénus de Saturne
Les monstres verts de mes yeux 
Ouvrent leurs ventres et d’eux 
Sortent des matières fécales 
O chaudron incestueux de tes yeux 
Et là bouillent les os puants et hideux 
Les cadavres laissent échapper leur gaz intestinal 
De la machine de mes veines à l’alambic tortueux 
Sortent des sorcières aux nez verruqueux et puis aussi quelques autres anciens dieux 
Ma peau se détache de mon corps et s’étale 
Mon zodiaque laisse pendre d’Hérodiade une longue mèche de cheveux 
A mon épaule droite le soleil transpercé bat creux 
Des larves s’enroulent sous mon épiderme et mes ongles sales 
Des lacs gelés de ma moisissure naît ta peau aux artères bleues 
D’un coup de dés donc mon corps nègre d’escarres a expulsé le tien d’un dru verjus avant que silencieux 
De retomber pour toujours à jamais perdu entre les voiles sombres de tes mamelles-étoiles 
Tu es ma galaxie bienvenue 
Et petite désormais je suis ta nouvelle poupée vite oubliée ton vieux jeu 
Je t’aime 
Je t’aime
***
Une petite conne de 15 ans
 
Une petite conne de quinze ans 
Et voilà que je me lâche 
Moi le sombre Serpent le tortueux Belzébuth 
Moi le Gog le Magog la Terre et le Vent
Une petite conne de quinze ans 
Et voici qu’en creux mes vastes espaces 
Echappés à l’hier symbole se lézardent 
Mes territoires mon pouvoir et sur les lendemains
Une petite brune aux yeux noirs et ma chute sans fin 
O mon Horatio mon Méphisto mon Eloi 
Reprends en délicieux jardin
Un petit corps de putain 
Une gentille fille d’humain 
Et dans le précipice enfin dis-moi qu’ai-je chu tout schuss
***
 
Paradise’s Lover –
Je ne te reverrai plus Je ne veux plus te revoir (Diane) - "Retours"
Mes nuits sans Vanessa 
Sont salées-sucrées 
Mes nuits sans Vanessa 
Sont faites intégralement 
Des riffs de ses lives 
Car mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Sont canne-à-sucrées 
Car mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Sont intégralement 
Faites d’Elisa d’Elisa d’Elisa 
Et de Noces Blanches 
Et moi je me taille 
De belles nostalgies pour sa Thémis adolescence 
Car mes nuits sans Vanessa 
Sont salées-sucrées 
Comme les vertes papayes 
Qu’en été on coupe en tranches 
Et puis qu’on mange avec de la purée de piments 
Mes nuits sans Vanessa 
Sont faites intégralement 
Des riffs de ses lives 
Et des sommeils 
Inassouvis de mes lunes aux nuits trop blanches 
Car mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Sont salées-sucrées 
Comme les mûres que l’on cueille 
Par inadvertance 
A la croisée des chemins 
A la croisée des chemins 
De ces fines porcelaines d’émail 
De ces fines porcelaines d’émail 
Sur lesquelles se penchent 
Les vieux barbons barbants 
En habits du dimanche 
Cols à jarretières et manches 
Empesées ô douces sorcières aux bras ballants 
Ma Neige d’antan 
Et ma pauvre rose misère qui me veille 
Mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa 
Mes nuits sans Vanessa
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