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5 janvier 2011, par Marcel Schwob
Récit légendaire et pathétique, inspiré de quelques phrases d’une chronique du Moyen Âge, La Croisade des enfants est « un petit livre miraculeux », selon la belle expression de Remy de Gourmont.
Schwob donna au Journal, de février à avril 1895, l’ensemble des récits constituant ce livre, édité au Mercure de France, en 1896, à 500 exemplaires. Il en tira certainement l’argument de ses lectures, qui (...)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
A Oscar Wilde
Dans une ville de province que je ne saurais plus retrouver, les rues montantes sont vieilles et les maisons vêtues d’ardoises. La pluie coule le long des pilotis sculptés et ses gouttes tombent à la même place, avec le même son. Les petites fenêtres rondes se sont enfoncées dans les murs, comme pour se garer des coups. II n’y a de hardi, parmi ces ruelles, que le lierre à la pointe (...)
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novembre 2002, par Marcel Schwob
Cecco Angiolieri naquit haineux à Sienne, le même jour que Dante Alighieri à Florence. Son père, enrichi dans le commerce des laines, inclinait vers l’Empire. Dès l’enfance, Cecco fut jaloux des grands, les méprisa, et marmotta des oraisons. Beaucoup de nobles ne voulaient plus se soumettre au Pape. Cependant, les ghibellins avaient cédé. Mais parmi les guelfes mêmes, il y avait les Blancs et les (...)
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11 juillet 2007, par Marcel Schwob
Je me souviens clairement de l’espèce d’émoi d’imagination où me jeta le premier livre de Stevenson que je lus. C’était Treasure Island. Je l’avais emporté pour un long voyage vers le midi. Ma lecture commença sous la lumière tremblotante d’une lampe de chemin de fer. Les vitres du wagon se teignaient du rouge de l’aurore méridionale quand je m’éveillais du rêve de mon livre, comme Jim Hawkins, au (...)
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1er novembre 2010, par Marcel Schwob
La forêt du Gâvre est coupée par douze grands chemins. La veille de la Toussaint, le soleil rayait encore les feuilles vertes d’une barre sang et or, quand une petite fille errante parut sur la grand’route de l’Est. Elle avait un fichu rouge sur la tête, noué sous son menton, une chemise de toile grise avec bouton de cuivre, une jupe effiloquée, une paire de petits mollets dorés, ronds comme des (...)
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13 janvier 2005, par Marcel Schwob
J’ai couché une fois dans une maison hantée. Je n’ose pas trop raconter cette histoire, parce que je suis persuadé que personne ne la croira. Très certainement cette maison était hantée, mais rien ne s’y passait comme dans les maisons hantées. Ce n’était pas un château vermoulu perché sur une colline boisée au bord d’un précipice ténébreux. Elle n’avait pas été abandonnée depuis plusieurs siècles. Son (...)
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23 novembre 2011, par Marcel Schwob ,
Thomas de Quincey
L’essai « culte » de Thomas de Quincey The Last Days Of Immanuel Kant, écrit et publié dans un magazine en 1827 et remanié en 1854, pour être intégré au recueil de l’auteur Selections Grave and Gay, a ceci de remarquable et de visionnaire, concernant la forme littéraire, qu’il soit à la fois une poétique fiction, un tombeau, critique du philosophe Emmanuel Kant — que néanmoins il admire — et de ses émules (...)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
Monsieur William Burke s’éleva de la condition la plus basse à une renommée éternelle. Il naquit en Irlande et débuta comme cordonnier. Il exerça ce métier pendant plusieurs années à Edimbourg, où il fit son ami de M. Hare sur lequel il eut une grande influence. Dans la collaboration de MM. Burke et Hare, il n’y a point de doute que la puissance inventive et simplificatrice n’ait appartenu à M. Burke. (...)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
La science historique nous laisse dans l’incertitude sur les individus. Elle ne nous révèle que les points par où ils furent attachés aux actions générales. Elle nous dit que Napoléon était souffrant le jour de Waterloo, qu’il faut attribuer l’excessive activité intellectuelle de Newton à la continence absolue de son tempérament, qu’Alexandre était ivre lorsqu’il tua Klitos et que la fistule de Louis XIV (...)
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17 août 2009, par Marcel Schwob
Je l’ai connue toute petite, je dois vous le dire. J’étais lié avec son père depuis très longtemps. C’était un honnête homme qui vivait dans un trou de province où, veuf, il s’était établi batteur d’or. C’est un métier qui demande beaucoup d’ordre ; mais lui était l’insouciance même et la légèreté ; pas de tête. Pourtant il m’intéressait, et autant que lui, peut-être, sa fille. Toute jeunette - je la vois encore (...)