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Stinky Toys 2010 New Release  

dimanche 23 mai 2010, par Aliette G. Certhoux

Stinky Toys 2010 Rerelease : T.1 !
PLASTIC FACES

En pré-achat depuis le 11 mai 2010, diffusion commerciale à partir du 21 mai 2010 : le tome 1 de la réédition intégrale des Stinky Toys forcément est un événement. C’est le groupe culte des grandes années du mouvement Punk criant la fin des avant-gardes modernes en les excédant, McLuhanien, dans une sensibilité critique pluridisciplinaire auto-informée et auto-communicative, cultivée, à la fois radicale et brillante de la révolte. Un passage à l’acte de la production musicale du Rock New Wave postmoderne, intégrateur des arts plastiques, comme un art social organique du mode de vie, ciblant le réseau et la Presse — trace Warhol... le seul groupe français remarqué par Malcom McLaren (disparu cette année), qui les convia à se produire au fameux concert Punk des Cent Clubs à Londres, en 1976.

Réédition actuelle de l’album Plastic Faces (1977)
dans un Design de Elli Medeiros

Stinky Toys (le groupe vers 1977)
De gauche à droite : Albin Deriat (bass guitar), Jacno (composer, rythm guitar), Hervé Zénouda (drums), Bruno Carone (lead guitare), Elli Medeiros (lyrics and vocal).
Source MySpace Official Stinky Toys. Courtesy Elli Medeiros.

Nouvelle version héroïque du premier album des Toys (après une première réédition anglaise qui n’avait pas fait grand bruit en France), avec une volonté créative au-delà du mythe — peut-être insolent et irrespectueux mais est-ce un défaut ? Il faut intégrer les changements d’affect du temps pour que les choses ne meurent pas.

Une production musicale actualisée en CD dans un coffret (digipack qui adapte le design de la pochette du vinyle original de 1977), qu’en dépit de la déclaration d’une gravure à l’identique, sans remix, — mais évidemment remasterisée — certains nostalgiques trouveront peut-être contestable — infidèle, — à écouter les échantillons livrés dans les sites commerciaux, et dont on peut au moins attendre qu’ils correspondent à ce qu’on entendra en achetant la version téléchargeable, la plupart des ordinateurs dans ce cas étant reliés aux chaînes.

Subjectivement, pour ceux qui ont l’original idéalisé dans leur tête, le son numérique résonnerait un poil Pop New Wave, au contraire de la gravure sur disque, alors que la Pop était une des cibles critiques des Punks et quand, à une nuance contradictoire près, les Toys individualisèrent un thème sonore et lyrique du Rock New Wave parmi les Punks. Même si Jacno pluri-instrumentiste en solo avec des séquences basiques et le minimalisme du synthé (Rectangle) fut attribué du signe précurseur de l’Électro Pop en France (après le Psyché Rock de Pierre Henri et Michel Colombier [1], en 1967), économie musicale inspirée qui permit l’émergence du duo (Elli et Jacno), les Toys c’était d’abord, principalement, de la musique instrumentale acoustique amplifiée. Ce "visage plastique" paraît moins (quoique) acoustique que leur Punk Rock en Live, "art brut" apprécié par Félix Guattari à cause de la violence altière, détournée par la création du passage à l’acte délinquant, lorsqu’elle s’exprime, en innovant sa propre culture par inventer une langue spontanée. Dire sa différence avec les fragments-signes des ruines de la culture prestigieuse des anciens colonialistes, mais la jouissance existentielle. Un événement méta-social tout autre que "les fesses de Elli Medeiros" (encore qu’on ne puisse nier la fascination qu’elles exercent), au grand dam de l’auto-dérision légendaire de Jacno, qui ne désempara pas pendant l’interview inaugurale de son album solo Tant de temps, le 15 mai 2006 (la même année qu’Elli sortait le sien, Soulève-moi), sur les ondes de RFI, dans l’émission Bande Passante (où il recensait les étapes de sa carrière musicale) [2]...

Mon avis : il est prudent et édifiant de se procurer cette édition, elle-même passera à la postérité ; c’est d’abord celle-ci que les enfants d’aujourd’hui entendront, actualisation technique en produits multiples pour une plus grande diffusion, en attendant les prochains formats physiques — s’il en reste, — même si elle laisse intact le désir de trouver les éditions d’archive, qui deviendront d’autant plus chères que déjà rares (les vinyles sont fragiles). En fait, ce seraient des objets stylistiques sonores différents, pouvant présenter chacun leur intérêt et convoquer leurs passions respectives, à travers le passage du son de la technique à la technologie, qui nous donne à entendre tout ce que le temps fait disparaître de nos perceptions ou y installe de nouveau, comment nos oreilles mutent... Le nouveau apparaîtrait à la mémoire de l’ancien comme une musique différente, exaucée, un peu grasse, vintage plutôt à l’instar de la résonance du son studio des Shadows que nettoyée, ou selon les titres, dans une hyperréalisation des parties instrumentales connotée par les genres musicaux davantage spécifiés ou entendus depuis... C’est contemporain en diable que tout soit pareil sans l’être, et de toute façon une idée nécessaire de l’avoir réédité, loyale à l’intérêt sensible de son origine quand le premier format a disparu — la plupart de ceux qui avaient été remis en circulation sur le marché de l’occasion ont été vendus au moment de la mort de Jacno, en novembre et en décembre dernier, — car il s’entend toujours avec une incontournable force, au présent...

J’ai l’antique et si le nouveau paraît me surprendre par contre il me plaît déjà autrement. Bon sang ! Que c’était inspiré, beau et puissant, les Toys !
Que c’est grand toujours !

L’expression personnelle transfuge, tous métisses, loin de l’identitaire. Magnifique album en toutes ses composantes thématiques et musicales, associées à l’énergie déchirée des paroles, qui crient le monde ironique qu’elles actualisent en ironisant plus que lui — la cruauté des anges.

Stinky Toys en tout détail et ensemble est une stratégie poétique, un art lyrique dans le sens même du mot, dans l’événement d’une production d’art social iconoclaste — avec le paradoxe de l’excès des images dans tous leurs états : visuelles, stylistiques, sonores, musicales. Il en résulte une oeuvre intégrale sensible, pragmatisme singulier, qui les a culturellement construits dans le cadre élargi de la dernière avant-garde moderne, (le premier mouvement Punk, le symbolique, — ensuite ce ne fut qu’un signe, — est celui populaire qui transmit le concept destroy de la fin de l’idéologie du progrès technique et social comme hypothèse du futur, et la prédiction de la fin du progrès moderne de l’humanité). Développée dans les années 70, l’oeuvre poétique pluridisciplinaire des Toys est une poiëse intégrée dans un mouvement, mais son autonomie créative a laissé les membres du groupe apparaître aussi intelligemment inventifs et poètes en solo. Ce qui rend d’autant plus pertinent que le groupe nous parvienne dans son existence en conteste, renforcé par les conditions de vie que nous connaissons aujourd’hui, et le besoin plus fort que jamais d’innover la critique par la singularité artistique du hacker. Contre le conformisme pessimiste et étouffant du monde, et d’en jouer. Car ils croyaient en leur force démonstrative et n’épargnaient rien symboliquement pour l’édifier publiquement, en générant l’événement d’une beauté aujourd’hui restée indemne, vitale... abstraite de l’objet qui les communique : hors du temps et même leur plus grande étrangeté, hors de la mode alors qu’ils pensèrent la suggérer, pour que chaque époque qui l’entend se l’approprie à sa façon.

Je me demande ce que peuvent en penser les survivants du groupe, ils ne paraissent pas s’être signalés depuis la sortie du nouvel album. Peut-être est-ce la peur de se retourner sur le passé, d’être confrontés à leurs débuts musicaux, ou simplement le manque de temps laissé par les activités diverses de chacun, ou encore la mélancolie du deuil de Jacno, disparu au mois de novembre l’an passé (voir en note le lien de l’article dans La revue des ressources), qui demeure en eux comme en nous... Et de toutes façons la diffusion commerciale ne commençant que le 21 mai, la Presse ne paraît pas encore avoir donné le détail de ses avis, d’où la réserve déontologique possible de la part des musiciens.

L’objet du culte destine l’album à être collectionné avec la confrontation assumée des versions originales sous la pochette de 1977, aujourd’hui renouvelées, livrées dans ce digipack d’un beau design créé par Elli, qui contient des reproductions d’un dessin d’Olivia Clavel extrait du Fanzine Punk Bulletin Périodique (N°5-6, automne 1977),
 [3] et d’autres, extraits des magazines de BD comme Métal hurlant chez Les humanoïdes associés, ou encore ceux des éditions Futuropolis, où les membres de Bazooka et Elli dessinaient, et enfin d’autres extraits du livre d’auteur d’Elli chez cet éditeur, Elli Medeiros, Images et Paroles (1980), sur leur mode de vie, leur événement radical à se représenter exemplaires sans délai dans le temps réel vécu, musiques, paroles, style, vie quotidienne, scène, réseau (une bio-bibliographie d’Elli viendra, dans La revue des ressources)...

A. G-C. / Source

Stinky Toys, Tome 1. Design et Photo Elli Medeiros.
Stinky Toys, album Plastic Faces, le coffret déplié. Courtesy Elli Medeiros @ Facebook.

First French Punk band - originally released in 1977


Bruno Carone (lead guitar) - Albin Deriat (bass guitar) - Jacno (producer, mostly composer, guitar rythm) - Elli Medeiros (mostly lyrics, vocal) - Hervé Zenouda (drums)

Stinky Toys – 1st album RERELEASE
Release Date 2010
Label : Polydor

Track Listing

 1 Plastic faces
 2 You close your eyes
 3 City life
 4 Jack the ripper
 5 Driver blues
 6 Boozy creed
 7 More than me
 8 Lonely lovers
 9 Sun sick
10 Pepe Gestapo

Accessible dans le site d’Amazon.fr (téléchargement seulement) où se trouve un long article de présentation inédit, ou de la FNAC (album en coffret + téléchargements), où il est possible d’écouter des extraits de tout l’album.

Plastic Faces, le vinyle réédité pour les amateurs (amazon.uk).

Pour mémoire de l’avant / 1 :

No No (album jaune, 1979)



Plastic Faces
(TV française, 1978)

_._._._._

Le site officiel de Elli Medeiros où elle tient des pages professionnelles et des pages personnelles.

Elli Medeiros, Images et paroles, Elli Medeiros, éd. Futuropolis, Paris, 1980 (disponible sur amazon.fr).

Itinéraire d’un dandy Pop, entretiens, Jacno (auteur), Albert Algoud (interviewer), coll. SL, éd. du rocher, Paris, 2006 ;
(disponible sur amazon.fr).

_._._._._

Hervé Zénouda (fr. wikipedia)
Les images et les sons dans les hypermedia artistiques contemporains, Hervé Zénouda, éd. L’Harmattan, Paris, 2008.

Bruno Carone

Emmanuel Albin Dériat a composé la musique d’une chanson dont Elli Medeiros a écrit des paroles, reprise qu’ils ont interprétée ensemble dans le dernier album des Stinky Toys : She loves me, éd. Chappell SA. 1979, Paris. (voir le 10e titre à la page du lien).

_._._._._

L’hommage à Jacno, dans La revue des ressources, contient plusieurs liens sur les bandes dessinées publiées à l’époque, descriptives du mode de vie des Punks à Paris, et des Stinky Toys :
Mort de Jacno / Non mort de Jacno.

Citation de Bazooka - résistance graphique, et du Bulletin périodique dans l’article de La revue des ressources consacré à Olivia Clavel, Olivia Clavel, Les fluorescences du corps noir.

_._._._._

Toutes les pochettes et les vinyles de la discographie des Stinky Toys dans le site 
Record Collectors of the World Unite
.

(sans Hervé Zénouda) :
- 1977 France "Boozy Creed" 7" Polydor - 2056 630

- 1977 UK "Boozy Creed" 7" Polydor - 2056 630

(avec Hervé Zénouda) :
- 1977 France "Stinky Toys" "Plastic Faces" LP Polydor - 2393 174)

- 1979 France "Stinky Toys" LP Vogue - LD 8564

- 1990 UK "Plastic Faces" CD Universal - 80101257.

Tracking list du dernier album sur vinyle — le jaune @ Vogue (1979) :

1. For you
2. No no
3. Birthday party
4. Hullabaloo
5. B-05
6. Beauty and pride
7. Black mask
8. Free from love
9. No me dejes
10. He loves me
11. Uruguayan dream
12. Boozy creed

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Le texte de promotion :

Stinky Toys - 1st album RERELEASE
Release Date : 2010
Label : Polydor

Synopsis

STINKY TOYS

“Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende”. Cette réplique finale du western de John Ford, L’Homme Qui Tua Liberty Valance (1962), sert souvent de mot d’ordre à l’heure de conter certaines histoires. Mais pour d’autres, très rares, elle s’avère nulle et non avenue. Comme dans le cas des Stinky Toys, tenez, un groupe dont l’épopée rocambolesque tient plus du fantasme inavoué que de la simple vérité. Et pourtant…
Elle, c’est Elli Medeiros. Une jeune fille originaire d’Uruguay qui débarque à Paris en 1973. “Lycéenne en cernes, elle venait dans les murs roses de l’Open Market goûter Electric Prunes et Raw Power : le corps le plus chaud de l’ère prépunk”. Ainsi la décrit Yves Adrien. On le croit sur parole. Le printemps 1973, justement. L’époque où, lors des manifestations parisiennes contre la Loi Debré, elle le rencontre, lui. Lui, c’est Denis Quillard, alias Jacno, en hommage à sa délirante consommation de Gauloises – ce nom est celui de l’artiste français auteur du fameux logo des cigarettes. Musicien revendiquant Mozart et The Who en mètres étalons, il passe de la batterie à la guitare, un instrument “qui sied mieux à ma personnalité”, et raccourcit ses cheveux, ce qui lui donne de faux airs de David Bowie – période Young Americans plus que Ziggy.
“Mon premier travail, juste avant de faire de la musique, est délinquant”, raconte ce garçon qui au mitan des années 70 est l’un des Quatre Caractères, une bande d’inséparables comparses complétée par Elli, Emmanuel Albin Dériat et un certain Marc. Affublés de surnoms surréalistes (Johnnya pour elle, Oswald et Marcus Phallus pour ces derniers), ils vivent chaque jour jusqu’au bout de la nuit, au terme de laquelle naissent parfois les projets les plus capitaux. Comme celui lancé par la demoiselle : faire un groupe. Même le lendemain, une fois dissipées les vapeurs de l’alcool, l’idée séduit Jacno, lui qui n’a jamais trouvé les acolytes idoines pour mener à bien ses aspirations musicales.
L’année 1976 balbutie encore, et le punk n’est pas encore un mouvement. De toute façon, formés autour de Jacno, Elli (chant), Albin (basse), rejoints par Bruno Carone (guitare) et Hervé Zénouda (batterie), les Stinky Toys – un jeu de mots avec la marque Dinky Toys, ces voitures miniatures dont ils raffolent – n’ont que faire des étiquettes, préférant cultiver leur singularité et peaufiner entre deux fêtes trop arrosées un répertoire où se bousculent quelques originaux et reprises des Kinks, Who ou autres Rolling Stones. D’ailleurs, en se confiant à celui qui va devenir le thuriféraire de ces premiers mois d’exactions, le journaliste Alain Pacadis, Jacno avoue que son jeu est “fortement imprégné du son de Keith Richards”. Dans la moiteur du mois de juillet, au théâtre des Blancs-Manteaux, ancienne Pizza du Marais, certains vont pouvoir le constater de visu en assistant à un premier concert forcément chaotique. Forcément unique. Mais auparavant, ces jeunes gens (déjà) modernes ont croisé Malcolm McLaren dans les Halles éventrées. Le manager du plus controversé boys band de l’histoire est à ce point éberlué par le style et les épingles de sûreté que porte Elli pour rabibocher ses vêtements (l’homme finira par faire de cet objet une armoirie du punk) qu’il convie la formation à se produire à un festival programmé les 20 et 21 septembre 1976 au 100 Club de Londres. Le deuxième soir, les Stinky Toys “from France” partagent ainsi l’affiche avec les Sex Pistols, le Subway Sect de Vic Godard ou encore… Suzie (sic) & The Banshees. La prestation chaotique, livrée sur un matériel prêté par les Clash alors que Sid Vicious cherche à faire la peau à Bruno, vaut à Elli de se retrouver, non loin du Damned Dave Vanian, en couverture du sacro-saint journal anglais Melody Maker daté du 2 octobre 1976, exploit improbable quand on sait qu’il s’agit non seulement du “premier groupe français à faire la une des hebdos anglais, mais le premier non signé tout court”.
Pourtant, qu’importe telle notoriété. Si le quotidien Libération ressemble parfois à leur carnet intime, les Toys sont toujours là où on ne les attend pas. Et surtout pas au Gibus parisien, “un endroit où je n’irais même pas pisser…”, clame Jacno, histoire d’assumer encore plus leurs différences avec la scène parisienne. En juin 1977, invité par Yves Saint-Laurent au mariage de son égérie Loulou De La Falaise, le groupe déjoue et Elli tient à peine debout. Un peu plus tard, ils sont au générique du long-métrage Accélération Punk, successions d’images chaotiques et orgiaques filmées par le réalisateur britannique Robert Glassman lors de la Nuit Punk organisée par le label Skydog au Palais des Glaces de Paris. Au début de la même année, invités avec la presse par le label EMI (qui caresse l’espoir de les signer) à écouter dans un train le nouvel album de Kraftwerk, Trans-Europe Express, ils éclusent les bouteilles de Champagne alors qu’Elli finit par vomir sur les tables et les invités, effrayant leurs courtisans qui finissent par dissimuler stylos et contrats. À la grande joie de Polydor, prêt à accueillir les bras grands ouverts ces gamins (ils ont à peine vingt ans) dont l’allure altière évoque les héros de la nouvelle vague et qui rejettent toujours avec véhémence “l’étiquette punk que nous collait la presse : on était un groupe de rock qui foutait le bordel, c’est tout”.
Mais c’est déjà beaucoup. Ce dont témoigne effrontément la sortie en octobre 1977 de ce premier album sans titre et à la pochette “grise”. Enregistré en quelques jours avec l’aide de l’ingénieur Patrick Chevalot, le disque est le polaroid de ces deux premières années vécues sur un rythme échevelé, habité par un désir ludique de jouer une musique dont l’urgence se fait sentir jusque dans les riffs que Jacno assène sur sa Rickenbacker. Auteur des textes de ces “petites nouvelles”, Elli chante dans la langue de Shakespeare, toise et harangue sur des mélodies qui doivent plus aux girl groups des sixties qu’à ses contemporain(e)s. En à peine trente minutes et dix titres, le plus souvent menés tambour battant (le sprint de Driver Blues), le groupe assène ses uppercuts électriques, à l’instar du single Boozy Creed ou de la virevoltante Lonely Lovers – qui passera à la postérité quelques années plus tard dans une version française méconnaissable. Mais avant l’estocade finale portée par Pepe Gestapo, les Toys laissent entrevoir d’autres ambitions en signant l’aveuglant Sun Sick, une ballade préfigurant la new-wave des mois à venir. Malgré le soutien d’une poignée d’inconditionnels (les susnommés Adrien et Pacadis en tête) et de la presse spécialisée, l’album s’écoule à peine à quelque vingt mille exemplaires. “Autant que le premier album du Velvet Underground”, rappellera plus tard Jacno. Mais la suite de cette incroyable aventure, c’est une autre histoire. Une autre légende.

Christophe Basterra
Paris, avril 2010

Les citations sont extraites des ouvrages Nightclubbing : Articles 1973-1986 [4] d’Alain Pacadis et Nos Années Punk (1972-1978) [5] de Christian Eudeline (tous deux chez Denoël X-Trême) et du magazine Magic – revue pop moderne.


Source Elli Medeiros’discography —on Facebook. Liens d’accès de la bibliographie à la librairie en ligne ajoutés par La revue des ressources.

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Pour mémoire de l’avant / 2 :

Le poster du concert des 100 Clubs
Le concert événement de la musique Punk le 20 septembre 1976, à Londres.


Pour mémoire de la mémoire :

- Le Paris branché des années 70, les années Punk, (également cité dans l’hommage de La revue des ressources consacré à Jacno).
- D’autres photos de la vague Punk du Rock dans le site "Belle journée en perspective".

P.-S.

La plupart des articles de la Presse spécialisée sur papier ne sont pas accessibles sur Internet, voici celui mis en ligne par le magazine Magic - revue pop moderne Stinky Toys (La mémoire Neuve) du 8 avril 2010, dans la revue numérique Magic, revue pop moderne. où l’origine du groupe est évoquée, entre autre. C’est l’article du rédacteur en chef Christophe Basterra dont les lignes sont devenues le texte de promotion intégralement cité plus haut.

La page consacrée à la sortie du Tome 1 de la réédition 2010, dans le blog de Shigepekin, avec la somme des dessins reproduits dans le dépliant du coffret, et de beaux liens internes...

D’autres informations sur les Stinky Toys et le devenir musical des membres de groupe dans le Myspace d’Aurèle.

Notes

[1Le thème de Henry et Colombier Psyché Rock interprété par Ypersound devint un tube, extrait de la musique pour M. Béjart Messe pour le temps présent, chorégraphie donnée au Festival d’Avignon en 1967.

[2Citation sonore attachée en pied de page dans l’article Mort de jacno / Non mort de Jacno.

[3Dessin situé et reproduit par Eric de Chassey, dans ses pages consacrées à Bazooka, in 20/27, revue de textes critiques sur l’art, N°2, éd. M19, Paris, 2008 — paraît les 31 janvier.

[4Ouvrage disponible sur amazon.fr

[5Ouvrage disponible sur amazon.fr

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