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9 octobre 2008, par Elisabeth Poulet
L’existence individuelle ne se déroule pas en ligne droite, elle avance au contraire par écarts et discontinuités. Au cours de sa vie, chacun expérimente diverses versions de soi-même et ressemble à un palimpseste continuellement recouvert de nouvelles strates. Se connaître et se comprendre soi-même, pour autant que ce soit possible, veut dire disloquer et partager le poids du passé en le séparant du (...)
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16 août 2010, par Elisabeth Poulet
Le prix Goncourt 2009 a été attribué à Marie NDiaye pour son roman Trois femmes puissantes qui nous donne à lire trois récits, trois destinées de femmes fortes dont la détermination sans faille, la dignité et l’incompréhensible obstination font osciller le lecteur entre admiration et frémissement.
Trois femmes puissantes, c’est ce que sont ces trois femmes isolées, fragiles, vouées à la solitude, à la (...)
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22 août 2010, par Elisabeth Poulet
Le dernier roman de Denitza Bantcheva débute comme un avertissement : la narratrice, en route pour l’aéroport où elle doit retrouver son jeune demi-frère, manque d’avoir un accident. Le pire est évité et elle assiste, spectatrice inutile, « au petit chaos humain » qui se joue quelques mètres plus loin.
Pourtant, l’été semble bien engagé pour cette scénariste à succès qui se retire dans une belle maison (...)
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11 février 2011, par Elisabeth Poulet
Après Hypothermie, roman dans lequel Erlendur, obsédé par le deuil et la disparition, enquêtait seul et officieusement, Arnaldur Indridason nous propose une nouvelle enquête placée sous le signe du féminin. En effet, en l’absence du commissaire le plus célèbre d’Islande, parti sur les traces de son passé dans les fjords de l’Ouest, c’est Elinborg, sa fidèle (et néanmoins fort critique à son égard) (...)
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11 décembre 2008, par Elisabeth Poulet
« Le rêve est la pire des cocaïnes, parce que c’est la plus naturelle de toutes. Elle se glisse dans nos habitudes avec plus de facilité qu’aucune autre, on l’essaye sans le vouloir, comme un poison pris sans méfiance. Elle n’est pas douloureuse, elle ne cause ni pâleur ni abattement – mais l’âme qui fait usage du rêve devient incurable, car elle ne peut plus se passer de son poison, qui n’est rien d’autre (...)
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2 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
Pessoa, poète multiple
Fernando Pessoa a toujours souffert de ne pas se sentir être. Pour lui, ce n’est pas seulement la vraie vie qui est absente, mais toute vie est absence. Il faut donc rendre visible, sensible, cette absence ontologique. A la base de chaque être, il existe un principe d’incomplétude. L’être, insuffisant, a besoin d’un autre. L’individu cherche, non pas à être reconnu, mais à (...)
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7 novembre 2011, par Elisabeth Poulet
Dans le TGV Paris-Londres, un homme obèse et sans-gêne, « un gaillard énorme vêtu d’un manteau poil de chameau flambant neuf assez ample pour contenir l’animal tout entier » aborde une jeune femme. On pense immédiatement que ce type est un malotru et un dragueur qui ne doute de rien. Force est de constater qu’il n’est pas banal d’évoquer le général prussien Clausewitz (dont les citations reviendront (...)
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9 mars 2006, par Elisabeth Poulet
Dès le début de sa correspondance avec Jacques Rivière, Antonin Artaud précise qu’il n’entend pas produire une oeuvre et qu’il s’agit de dissiper au plus vite les éventuels malentendus à ce sujet. S’il écrit, c’est pour serrer au plus près une forme où il pourrait se faire reconnaître et donc se reconnaître. C’est pourquoi il présente, de façon très insistante dans ses lettres, cette quête de reconnaissance (...)
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26 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Le polar nordique, qui se présente comme le porteur de mauvaises nouvelles dans les démocraties censément idylliques d’Europe du Nord, compte désormais un nouvel agitateur des consciences en la personne de Steinar Bragi. Le romancier a écrit Installation (Konur) juste avant la crise qui fit vaciller l’Islande, au moment où Reykjavik, devenue une véritable usine financière à l’écart du monde atteignait (...)
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2 février 2010, par Elisabeth Poulet
Le passé hante l’œuvre d’Arnaldur Indridason. La plupart des enquêtes policières qu’il met en scène remontent le fil du temps pour se concentrer vingt, trente voire quarante ans en arrière pour creuser encore là où on ne devrait plus chercher, avec une détermination obstinée et irrépressible. Ses romans traitent de disparitions, mais pas principalement de la personne qui a disparu, plutôt de ceux qui (...)