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1er juillet 2021, par Yann Leblanc
L’APPEL I Il remarque pour la première fois qu’une branche de lierre a atteint la fenêtre de son bureau, en observe les jeunes feuilles que la lumière traverse délicatement. Sur la tige, des pucerons, des fourmis qui agitent consciencieusement leurs antennes, sondent la présence et l’absence, méticuleusement. Il y a aussi une chenille, à la fois menue et dodue, gorgée d’un vert éclatant, (...)
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30 août, par Yann Leblanc
Fragment d’un journal du dehors — 5/7 J’ai pris un chemin de traverse, remonté un petit torrent sur le côté, loin du chemin balisé, et me suis retrouvé devant l’une des plus belles chutes d’eau qu’il m’ait été donné de voir. Une succession de cascades et de vasques remontant jusqu’au ciel. L’eau n’y tombe pas brusquement, elle s’écoule dans un murmure le long de la pierre, sans empressement. En (...)
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3 septembre 2021, par Yann Leblanc
SOUSTRACTIONS Elles étaient posées là, bien alignées et en parfait état. La lueur des réverbères les faisait même reluire. Là, en plein milieu du trottoir. Une paire de chaussures mais pas de pieds à l’intérieur, pas de jambes, pas de corps les surmontant. Pourtant les passants s’écartaient scrupuleusement au lieu de les enjamber, comme s’il y avait eu là, malgré tout, une présence. C’était sur le (...)
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7 septembre 2023, par Yann Leblanc
Fragment d’un journal du dehors — 4/7 Durant ces quelques jours et nuits au dehors, le cours du temps s’est modifié. Plus d’heures, de minutes, de secondes mais de l’espace, aussi vaste que la Vie. L’univers palpitait, sans mesure ni limite. Le vent s’est calmé au fil des jours, jusqu’à n’être plus ce matin qu’un souffle discret. Les herbes et les feuillages remuent à peine, la terre est au repos. (...)
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3 juillet 2023, par Yann Leblanc
Ne me guéris jamais Un fim de David Yon ★ Tout bouge, tout passe, rien n’est acquis. Il ne subsistera de nous, tout au plus, que quelques traces en sursis. Un petit carton de souvenirs et de lettres qui aura survécu aux déménagements, aux séparations et aux voyages, quelques photos déjà jaunies... des films de famille aux images chevrotantes, restituant le présent d’instants révolus, le (...)
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1er mai 2022, par Yann Leblanc
BUÉE Je tourne la clef de contact, le moteur démarre. Je sors de ma place et commence à rouler, machinalement, en direction du travail. Après une cinquantaine de mètres, une buée se forme sur le pare-brise. Comme un mal qui prolifère à toute allure, elle en recouvre la surface. Les contours du dehors s’estompent. Voitures, immeubles, passants se désagrègent. Je tourne à fond le bouton de (...)
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12 janvier 2022, par Yann Leblanc
SANS FIN Ce matin là, Jean-Philippe Fichet sortit de chez lui avec un léger retard sur son horaire habituel. Il s’élança dans la cage d’escalier de l’immeuble à vive allure. Les marches n’en finissaient plus de descendre, tourner, descendre, tourner tant et plus, si bien qu’il eut un instant comme un vertige. Y avait-il vraiment, d’ordinaire, autant d’étages et de marches ? Les paliers allaient-ils (...)
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7 juin 2023, par Yann Leblanc
Fragment d’un journal du dehors — 3/7 Le moindre frémissement d’aile y est événement. Amplifié par les parois de pierre, il résonne comme le tout premier son du monde. Ici, au creux même de son silence la roche respire, vibre au diapason des oiseaux. C’est à une amie que je dois d’avoir découvert cet endroit : « la baume aux pigeons ». Y accéder nécessite une petite escalade sans difficulté. Des (...)
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3 novembre 2023, par Yann Leblanc
Un contact vibrant :
la musique
d’Aleksandra Słyż ★ L’album A Vibrant Touch, d’Aleksandra Słyż, est un ravissement. J’utilise à dessin ce terme ambigu car ses multiples sens disent tous quelque chose de l’effet que ces compositions produisent. De lentes trajectoires qui se prolongent, se chevauchent, se modulent comme un amoncellement de nuages à l’horizon. Oui ce pourrait être une manière (...)
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28 octobre 2021, par Yann Leblanc
DÉNOUEMENT « Est-il joie plus délicieuse que de quitter le temps pour vivre au cœur de la pierre, en contact immédiat avec les forces du monde, et de parler avec son âme dans le silence du roc ? » François Augiéras
Le soir sera bientôt là. Quelques instants avant de céder la place à l’obscurité, la lumière déclinante se fait toujours plus vive, illuminant la roche, les feuilles des chênes kermesse et (...)