- 8 mars 2013, par Octave Mirbeau (1848 - 1917)
M. Auguste Strindberg fut, il faut bien l’avouer, une assez fâcheuse invention ; fâcheuse pour lui et pour nous. On croyait avoir mis la main sur un autre Ibsen. Hélas ! les Ibsen sont rares ; ils ne courent pas les rues, même en Norvège. On dut vite reconnaître que l’on s’était trompé. Comme dramaturge, M. Strindberg ne dépasse pas l’honnête moyenne de nos habituels fournisseurs de théâtre ; (…)
- 1er mars 2013, par Gaëlle Treille
Diogène choisit sa vie durant, d’élire domicile dans un tonneau. Ce tonneau lui permit de mépriser les richesses et les conventions sociales. Il pouvait ainsi paisiblement se livrer à toutes sortes d’excentricité, car il n’avait souci ni des mœurs, ni des textes de loi. Il ne s’imposait aucune contrainte sinon celle de vivre dans son tonneau : sa cabane. Le bonheur pour Diogène réside dans (…)
- 19 novembre 2010, par Honoré Beaugrand (1848-1906)
Ils devaient avoir le coeur bardé du triple airain d’Horace, les hardis enfants de Bretagne et de Normandie qui vinrent, à travers tant de périls, conquérir à la France cet empire d’Amérique, hélas ! perdu depuis.
Durant des siècles on les vit s’enfoncer dans tous les déserts, sonder les plus impénétrables forêts, remonter le cours de tous les fleuves, parcourir tous les grands lacs, (…)
- 13 novembre 2010, par Boisrouvray (1934-1996)
Franchi l’obstacle des trop beaux feuillages du premier plan, des couleurs souvent glacées sur l’agenda des banques suisses, qu’avant d’escalader l’autre rive l’oeil un moment se pose au milieu du lit : comme du drap qu’on va tendre et qui conserve en creux le souvenir d’un corps, c’est un fleuve immobile de brume et d’ombres bleues, une douceur, déjà une lumière. A peine échappé au sommeil le (…)
- 7 février 2010, par Serge Meitinger
Il peut pleuvoir et tempêter, ce n’est pas cela qui importe, souvent une petite joie peut s’emparer de vous un jour de pluie et vous inciter à vous retirer à l’écart avec votre bonheur.
Cela fait des années maintenant que je suis littéralement tombé en arrêt sur la première phrase du second chapitre de Pan, mise ici en épigraphe. Au point d’en faire le premier fleuron d’un répertoire de (…)
- 12 juillet 2009, par Jean Pascal
Waldgänger est le terme qu’utilise Jünger dans le Traité du Rebelle ; le Waldgänger, en Allemand, est "celui qui a recours aux forêts". Pour Jünger il s’agit d’une "figure", d’une sorte d’"homme schématique". Ce n’est pas un anarchiste, ni un militant, ni un rebelle, ni un résistant non plus. Le terme revient, avec celui d’Anarque, dans beaucoup de ses livres, dont un roman sur le Waldgänger (…)
- 17 mars 2005, par Alexandre Chollier
"... quelqu’un qui ait cette même passion attentive aux riens du déplacement."
Matin d’automne, soleil dans la manche, les pluies à la suite des nuages, parties ; parties s’épuiser sur les contreforts des Alpes. Et cette rivière qui raconte, à sa manière, les dernières heures. Cette rivière, c’est l’Arve, que l’on connaît bien à Genève. Quelquefois si grosse et si riche en limon qu’au (…)
- 16 février 2004, par Rodolphe Christin
Un écureuil
harcelé par trois pies
Deux bottes
aux semelles de terre,
un manteau de pluie
Nos abris dans les arbres
le ciel, la terre
tous les bruits de la vie
Dernières lueurs. La nuit tombante emplit la forêt de signes furtifs. Assis sur une pierre couverte de mousse, je me souviens du mystère que l’enfant éprouve à l’orée du bois. De cette légère crainte, excitante (…)
- 13 octobre 2003, par Robin Hunzinger
Enfants. De la ferme-atelier vosgienne voisine, où habitent toujours mes parents, où ma soeur, l’été, revient elle aussi, j’entends qu’on appelle des enfants. Ils ne répondent pas tout de suite. Ils sont dans leur monde, à l’écart des adultes, mais pas coupés. Ils construisent une cabane. Une aire propice à leurs fabulations, véritable espace transitionnel entre eux et leur mère. Voici (…)
- 8 janvier 2003, par Robin Hunzinger
Enfant, j’habitais en montagne où mes parents élevaient des moutons. Ils s’y étaient installés dans les années soixante. De leur expérience dans les bois, ils ont écrit un livre. Ils m’ont appelé Robin. J’ai découvert Thoreau, Arno Schmidt, Kerouac dans leur bibliothèque, et aussi Shelter et Les charpentiers amateurs américains. Nous n’avions pas l’eau courante. Nous nous lavions à la (…)