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17 mai 2010, par Alice Delmotte-Halter La Méduse est un mythe. Et c’est une figure. Son visage ne vient qu’au moment de tomber, coupé, par l’homme Persée. Une figure d’effroi, ou figure de scandale, qui sera dépliée au croisement de trois pôles : NOS SEXES, NOS TETES ET NOS TEXTES. À nous, femmes, je parle ici comme femme, je ne peux pas faire autrement. Je dis cela parce qu’il me semble que l’épisode de Gorgone intervient exactement comme (...)
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16 avril 2010, par Jérôme Solal [L’écrivain André Jayant a quitté sa femme Berthe. Il habite désormais seul et mène une vie de célibataire. Il décide de se consacrer pleinement à son œuvre.]
Les plats que l’histoire repasse sentent le réchauffé. L’écrivain baigne depuis trop longtemps dans l’homéostasie de la vie matrimoniale pour se laisser de nouveau happer par les bigarrures de la bohème, à son âge le costume de fougueux dilapidateur (...)
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19 novembre 2009, par Pacôme Thiellement Malcolm Lowry s’installe au Canada en 1940. C’est dans la banlieue de Vancouver, près de Dollarton. Il vit alors avec Margerie Bonner, une ancienne starlette d’Hollywood dont il est tombé fou amoureux deux ans plus tôt à L.A. alors qu’il échouait lamentablement de s’imposer comme scénariste de film. Aidé par la dévouée Margerie, il va essayer de venir à bout de son deuxième roman, Under the Volcano, qui a (...)
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2 novembre 2009, par Laurent Margantin Qui, aujourd’hui, ne serait-ce que parmi les jeunes germanistes, lit ou a lu Stefan George ? Qui connaît même son nom parmi les étudiants de littérature allemande pour lesquels n’existent la plupart du temps, des auteurs du tournant du dix-neuvième et du vingtième siècles, que Trakl, Rilke ou Hofmannsthal, parce qu’ils sont au programme de leurs études ?
George semble s’être effacé des mémoires (...)
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23 septembre 2009, par Laurent Margantin Avec "La barque silencieuse" qui vient de paraître cet automne s’achève "Dernier royaume" de Pascal Quignard.
Pendant plusieurs années, Pascal Quignard a écrit des romans. Puis, après avoir rencontré une certaine reconnaissance de la critique et joui d’un certain succès auprès du public avec Tous les matins du monde, il a laissé la forme romanesque derrière lui, et est passé à autre chose. Avant lui, (...)
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2 avril 2009, par Elizabeth Legros Chapuis Roger Vailland, longtemps journaliste, puis écrivain ‘professionnel’, a beaucoup voyagé : en Europe, en Asie, en Afrique. Pour réaliser des reportages, pour faire des livres, pour rencontrer d’autres mondes, d’autres réalités. A travers ses déplacements, certains pays sont entrés dans sa mythologie personnelle avec une charge symbolique particulière. C’est le cas notamment de la Tchécoslovaquie, où il (...)
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5 mars 2009, par Alain Georges Leduc Fasciné, façonné par une éducation classique ; tombé dès l’adolescence dans le piège surréaliste ; puis familier des thèses marxistes alors essentiellement prônées par le parti communiste, dont il fut sympathisant puis membre, Roger Vailland s’est néanmoins forgé des repères et des valeurs esthétiques indépendamment des modes et des idéologies qu’il a traversées.
Le socle de son goût, c’est indéniable, est (...)
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17 décembre 2008, par Laurent Margantin Entre ses deux recueils les plus récents, intitulés Parafe et Codex, le poète a effacé son prénom de sa signature, ne conservant que le patronyme. En signant Auxeméry - nom matriciel - l’auteur s’absente dans ce qu’il a de plus connu, de plus identifié, affronte une absence, celle de soi-même dans une voix jusqu’alors inconnue.
De quelle voix s’agit-il alors, si elle est ainsi parafée ? De celle qui (...)
- 19 novembre 2008, par Pierre Jamet
« Chaque fois que j’ai lu Shakspeare, il m’a semblé que je déchiquète la cervelle d’un jaguar » [sic].
(Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, Poésies II)
« Ce qui définit le tragique est la joie du multiple, la joie plurielle ».
(Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie, chapitre I, 8)
« Ils allaient obscurs sous la nuit solitaire parmi l’ombre ».
(Virgile, Énéide, chant VI, 268)
Dans le (...)
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19 juin 2008, par Wehbi Sleiman Manal Georges Schéhadé (Alexandrie, 1905 - Paris, 1989) est un insurgé qui crie dans son œuvre dramatique le mal-être de l’homme et son refus de ce qui l’entoure. Ses personnages, hostiles à l’étouffement qui les dévore, multiplient les anathèmes et les invectives contre l’épaisseur et l’insignifiance du monde. La révolte du dramaturge et celle de ses personnages se manifestent non seulement à travers une (...)