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1er août 2010, par Roland Pradalier
Admettons que n’ayant rien à dire, j’écrive comme on a soif, par besoin autant que par envie, pour étancher une très ancienne incontinence, ma passion. Admettons et buvons cette littérature au robinet. Sous pression, froide et légèrement toxique.
Je n’ai pas dès le commencement été amateur de bière, je veux dire à 16 ans quand je me suis efforcé d’en boire et que son amertume me faisait grimacer ou faire (...)
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22 février 2018, par Roland Pradalier
Quelle curieuse façon de vivre que de prendre chaque jour l’avion et de sillonner la planète pour faire la fête. Me suis-je dit, observant la DJ qui dansait elfique comme une algue. Depuis trente minutes, envoûté par les sons qu’elle déversait, je sentais monter la chaleur des corps qui sautillaient dans le noir, mon visage était perdu dans le flot des faces rendues anonymes par l’extase de groupe, (...)
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3 octobre 2011, par Robin Hunzinger,
Roland Pradalier
Quelle est la genèse de "Coupe de l’inaventure" ?
J’avais envie d’écrire court, de créer des miniatures, d’appauvrir mon style en m’exerçant à la densité. Car durant mon adolescence, j’avais abusé des adjectifs. J’ai donc commencé à m’intéresser aux nouvelles, à en lire et à en produire.
Justement, pour Coupe de l’inaventure vous nous proposez des micros récits, mais en lisant le livre en entier, on sent (...)
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4 octobre 2011, par Roland Pradalier
L’éditeur à l’auteur :
Cher monsieur, Paris le 24/06/2007
Ayant pris connaissance du manuscrit que vous m’avez envoyé, et de la préface que vous lui avez adjoint, je me permets aujourd’hui de vous écrire pour vous demander la suite du texte, puisqu’il s’interrompt au troisième chapitre et que les 120 pages qui terminent le manuscrit ne contiennent que le mot « merde » répété ad libitum. J’ai beaucoup (...)
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29 novembre 2004, par Roland Pradalier
Le chien est un mammifère quadrupède de la famille des canidés. Il est carnivore, mais il peut se nourrir de riz, de pâtes, de croquettes et de légumes. En Occident, on ne le mange pas, on le nourrit avec des boîtes contenant des abas et des chutes de viande impropres à la consommation des hommes. Domestiqué, il a pour habitude de courir dans l’appartement, et de dormir dans un panier, il jappe ou (...)
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21 décembre 2013, par Roland Pradalier
Raconter une histoire sur le web : comme autrefois les feuilletons, l’écrire jour après jour, semaine après semaine. Inventer des situations et des personnages au fur et à mesure. Ne pas avoir de plan détaillé, suivre un fil, improviser.
Raconter une histoire sur le web : se servir de son blog comme d’un outil permettant de réinjecter à l’écriture une part d’oralité perdue. Présence d’une (...)
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2 août 2009, par Roland Pradalier
Cette fiction pour les amis, de tout temps, mes soutiens.
Il y a des personnes qui achètent tout exprès de jeunes esclaves bien impertinents (et dont on stimule encore l’impudence par une éducation spéciale) pour leur faire débiter des inventions étudiées, et nous ne traitons pas ces grossièretés d’offenses, mais bel et bien de gentillesses.
Sénèque.
Une nuit de juillet par temps clair, appuyé à (...)
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23 mai 2005, par Roland Pradalier
Il était onze heures et s’annonçait entre les lattes des volets un lumineux samedi claironnant annonciateur de départs en week-end sur les rubans d’autoroutes, de radios allumées dans les cours d’immeuble et de rues vides, désertées. Mes yeux s’ouvrirent, ma main s’allongea dans l’air, puis mes pieds tâtèrent le sol vertigineux et branlant et j’atterris atterré sur ce sol toujours lunaire de la moquette (...)
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12 janvier 2006, par Roland Pradalier
Très chère amante,
Depuis notre séparation, j’ai appris que tu avais trouvé à te consoler, que deux semaines après nous être quittés, tu avais refait ta vie avec un autre homme. J’aurais aimé que tu attendes et que tu pleures davantage mais tu as préféré la consolation à la souffrance. Ce n’est que temporaire, la douleur te rattrapera, je l’espère. Ce n’est pas pour me venger que je t’écris aujourd’hui (...)
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3 février 2005, par Roland Pradalier
Sans s’être déplacé, ni avoir soulevé la plus fine paupière
De sa pensée
Il se perdit.
Et cela le réconforta comme la sagesse des nombres.
Il pouvait bénéfique advenir et changer
Et de ce dépouillement volontaire et subi
Naquit
Quelque chose qui fut sien dans le monde.
Etaient le clair soleil dont les rayons palmaient
Les murs d’ombres tactiles,
Les nuages, l’ardoise des toitures (...)