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29 décembre 2011, par Mariana Naydova
Il semble que Dieu s’est souvenu de moi. Pour quelle autre raison aurais-je reçu ce message au-delà de l’oubli ? Mars m’avait écrit cette nuit et sa lettre clignotait sur l’écran et la peur m’attrapa comme le jour d’avant mon départ pour Paris. Eve me regardait d’un air boudeur à l’époque, et me faisait la lippe. Elle trouvait mon agitation bête et m’avait dit que j’allais perdre mon temps pour rien, car (...)
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3 novembre 2011, par Mariana Naydova
Je suis Eva. Je ne suis qu’une référence banale de la Bible. Je détestais depuis toujours mon stupide prénom. Non pas que je ne le haïsse plus, mais sur le chat, et surtout sur les sites des amoureux, il travaille pour moi sur commande. Là, il est plein de malheureux qui veulent découvrir la sérénité, et ils s’accrochent à mon prénom avec l’espoir des noyés. C’est comme si j’étais leur mère, Eve. Les (...)
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16 février 2011, par Mariana Naydova,
Sanja Knezevic
Regarde-moi, maman ! Je danse ! Ne sois pas méchante ! Le travail n’est pas un lièvre. Je vais, je vais aller ! Là-bas, devant l’hôpital, les gens arrêtent de me voir et me donnent de l’argent. Je pense que ce n’est pas comme la mendicité dans les grands magasins. Mendier dans l’hôpital me plaît. Voilà ce que j’aime. Sinon, les gens ne me regardent pas dans les yeux, en me jetant une pièce de monnaie. (...)
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22 décembre 2011, par Mariana Naydova
La conversation s’éteint. Fernand se délasse dans sa chaise. Marie caresse avec son doigt le bord du verre. Le verre est grand, on peut le tenir avec les deux mains. Dans le crépuscule le vin ressemble à du sang.
— J’avais trente ans, quand j’ai perdu mon bébé. Tu sais, Marc, Pierre ne voulait pas d’enfants, c’est comme si le bébé l’avait appris, puis il est sorti de moi. Depuis, je suis toujours (...)
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15 décembre 2011, par Mariana Naydova
Quelque part, dans mon repaire virtuel est apparu un jeune Richard. Il me disait qu’il était Richard d’Angleterre, dit Cœur de Lion. Il avait à peine quarante ans, et aimait les Lilith comme moi. Richard avait une théorie irréfutable. Les Lilith mûres comprenaient bien mieux les hommes, la vie. Elles s’habillaient mieux, faisaient mieux l’amour, et avaient eu plus d’expériences. Certaines femmes se (...)
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1er décembre 2011, par Mariana Naydova
J’aime beaucoup mes enfants, Marie. Le jour de Toussaint je les ai emmenés avec ma voiture à Toulouse chez leurs cousins et pour qu’ils voient leur grand-mère.
Il n’y a pas de vent. L’air est fin, pur et tranchant. Fernand se détend sur sa chaise et allume une cigarette. Marie fume avec lui. Elle apporte une bouteille de vin rouge, et la chaleur du vin réchauffe l’estomac. Les yeux de Marie sont (...)
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23 septembre 2010, par Mariana Naydova
Quelque part en France
Personnages :
SERGE – 50-55 ans, peu communicatif, célibataire, rêveur. Souffre d’un sentiment de culpabilité.
MAGDA – Attirante par ses qualités de femme d’intérieur. Amoureuse de Serge. Malheureuse, mais forte.
ANGELINA – Fragile, névrotique. La maternité est pour elle une obsession pathologique.
Enceinte. Amoureuse d’Obi.
OBI – D’origine africaine, grand. Sexualité (...)
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30 septembre 2011, par Mariana Naydova
PERSONNAGES :
TAMARE
UNE JOURNALISTE
L’HOMME
Une grande salle de séjour. Nombreux livres, un bureau, un ordinateur, un canapé. Une couverture en tricot jetée sur le canapé. Sur la table, devant le canapé, une bouteille de vin, un grand beau verre, à moitié vide. A côté de la fenêtre, une table en bois massif, avec des chaises en paille. Sur les murs, des tableaux. Appartement confortable, mais (...)
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3 mai 2011, par Mariana Naydova,
Vincent Boisot
Tiens-le bien, mon garçon. Oui, ce sera le manche. Il est beau, je sais ! Est-ce qu’on ne dirait pas la proue d’un navire ? Mais où aurais-tu pu voir la proue d’un navire ? Ah ! oui ! Dans ce film qui montre Ulysse attaché au mât du bateau. Tu te demandes pourquoi Ulysse était attaché de cette façon ? Est-ce que tu ne l’as pas compris ? C’était à cause du chant des sirènes. Leurs voix sont (...)
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24 novembre 2011, par Mariana Naydova
Lilith, quelle lettre ! J’ai beaucoup aimé cette analyse que vous faites des désirs masculins. Elle paraît très pertinente. Je n’ai jamais lu cette histoire de Lilith dans la Bible, mais où avez-vous donc lu tout cela ? Si je devine bien votre personnalité, vous seriez plus Lilith qu’Eve, n’est-ce pas ? Quant à moi, les Lilith m’attirent davantage, mais me terrorisent, donc je me sens plus en sécurité (...)