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6 octobre 2005, par Jean-Patrice Dupin
Tout commence avec un notaire, qui se qualifie lui-même de "notaire déchu", et qui, inlassablement, sillonne seul au volant de sa voiture les départementales du Maine-et-Loire, à la recherche de la première phrase de ce qui devrait être ce qu’il appelle son "anti-testament". De cette première phrase devraient découler toutes les autres, pour aboutir à un document incompréhensible par (…)
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12 janvier 2006, par Jean-Patrice Dupin
Couloirs obscurs, portes infranchissables, craquements sinistres, La Maison dans les ténèbres est le lieu d’un inquiétant huis-clos, le théâtre d’un combat sans merci qui oppose les tenants, clandestins, du Bien, à ceux, tout-puissants, du Mal.
Écrit en pleine période d’occupation allemande de la Norvège, ce roman s’affirme évidemment d’emblée comme une allégorie de la situation politique (…)
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30 mai 2005, par Jean-Patrice Dupin
"Le vent, [...] représente ici toutes les forces de dislocation s’exerçant sur l’âme, et par voie de conséquence sur le vers : la mort bien sûr [...] mais aussi cette fois l’assez aberrant tintamarre de l’époque. [...] Malgré le vent donc, comme en dépit de l’éparpillement du langage, il arrive qu’ici ou là un murmure résiste, offre presque une consistance." Ces mots que l’on peut lire en (…)
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16 juin 2005, par Jean-Patrice Dupin
"Vous êtes Paul Salvador", annonce le livre dès sa première phrase, "et vous cherchez quelqu’un." Deux paragraphes vous expliquent ensuite comment vous vous y prenez : vous n’y trouvez rien à redire, et puis tout à coup : "Mais vous n’êtes pas Paul Salvador", rectifie Echenoz, et le ton est définitivement donné. Le lecteur prêt à jouer le jeu de la fiction est brutalement renvoyé à lui-même, à (…)
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8 septembre 2005, par Jean-Patrice Dupin
Suite au décès d’un certain Boborikine, le narrateur de Préhistoire, ex-archéologue, est nommé guide et gardien de la grotte préhistorique de Pales. Toutefois, « il tarde à prendre ses fonctions. Quelque chose le retient. »
Une fois le livre refermé, nous connaîtrons effectivement la grotte de Pales comme si nous en avions nous-même exploré les dédales, et nous aurons appris mille choses (…)
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1er novembre 2009, par Jean-Patrice Dupin
Le Prix Goncourt 2009 sera attribué lundi à 12h45. Quatre candidats sont encore en lice pour obtenir la plus prestigieuse récompense littéraire de la francophonie. Parmi eux, deux femmes, Marie Ndiaye et Delphine de Vigan, et deux hommes, Laurent Mauvignier et Jean-Philippe Toussaint. Il y a 10 ans que le Goncourt n’a plus récompensé une écriture féminine. Et au total, depuis son lancement en (…)
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8 juillet 2005, par Jean-Patrice Dupin
"C’est toute une histoire. Pas drôle du tout. Je ne pourrais même pas la raconter, si je voulais", avoue à un moment le narrateur anonyme de L’Imprévu. Résultat : c’est Christian Oster qui s’y colle, et qui profite de l’occasion pour faire de ladite histoire la matière même de son onzième roman (si l’on excepte ses nombreux écrits pour la jeunesse).
Un narrateur anonyme, donc, dont la (…)
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28 novembre 2005, par Jean-Patrice Dupin
« Existe une forme pauvre, une forme qui succombe à tout commentaire, une forme qui est une déconfiture totale de son projet, une faillite bouleversante de la peinture, une déchéance de la matière, un ratage complet de la trace, une forme qui peine à être une forme. On l’appelle ici l’Art modeste. »
Alain Sevestre s’est astreint à regarder en face ces tableaux de fond de grenier, de (…)
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juin 2005, par Jean-Patrice Dupin
Thomas Berhard : Oui
Éric Chevillard : Palafox
Alexandre Dumas : Le Comte de Monte-Cristo
Jean Echenoz : L’Équipée malaise
Félix Fénéon : Nouvelles en trois lignes
Witold Gombrowicz : Cosmos
P.N.A. Handschin : Déserts
Franz Kafka : Le Procès
Michel Leiris : La Règle du jeu
Jean-Patrick Manchette : Le Petit Bleu de la côte Ouest
Henri Michaux : Ailleurs
Robert Musil : (…)
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27 juin 2005, par Jean-Patrice Dupin
Marbach, le narrateur de Tout casse, est un personnage solitaire, un peu du genre de ceux que connaissent bien les amateurs de Thomas Bernhard, reclus dans la demeure ancestrale qui porte son nom, avec pour seule compagnie une meute de chiens féroces, et pour seule passion la lecture à longueur de journée des Oraisons funèbres de Bossuet, devant la photographie d’une jeune fille morte. Du (…)