La Revue des Ressources

Aujourd’hui c’est pénitence 

(deuxième épisode)

jeudi 2 mars 2006, par Thibault de Vivies

Et toujours elle et lui autour d’un poêle à bois et rien d’autre pour le moment faudra comme à son habitude attendre que ça se passe et ça ne devrait pas tarder pour elle et lui, c’est que les événements sont à l’affût désormais s’agirait pas de laisser passer ça, si on regarde bien au-dedans du poêle alors on constate qu’il y a de quoi tenir un bon moment et y’a pas l’inquiétude habituelle pour la simple et bonne raison qu’on a choisi du bois basse tension je sais de quoi je parle... Aujourd’hui pour elle et moi c’est en partie pénitence c’est profonds regrets et remords d’avoir offensé Dieu accompagné de l’intention de réparer ses fautes on dit si on veut faire ça dans les règles, on n’ira pas travailler parce que toujours rien à l’horizon mais faut pas désespérer les amis il est dit la croissance va reprendre ses droits dans la cité dès qu’on aura éteint la lumière trop forte qui aveugle et empêche de faire bien comme il faut, fallait pas ouvrir la coupole aussi grand c’est que maintenant on n’arrive pas à la refermer correctement et le soleil qui rentre en plein avec les brûlures qui accompagnent, c’est pourtant bien encore l’hiver au-dehors alors va comprendre y’a plus de saison messieurs dames je ne vous apprends rien... On laisse passer le temps du petit déjeuné pour elle et lui et l’œil sur la pendule du séjour je pense très fort me concentre suffisamment pour faire avancer l’aiguille vers le dix, c’est que de l’eau dans la bouche en bain qui permet d’évacuer les traces avec la pâte à dents pour compléter le nettoyage, youp une nouvelle fraîcheur pour le bisou du jour bonjour mon amour d’une vie toujours toi à mes côtés pour compléter le tableau de mauvais goût.

Retour dans ce temps d’avant mon homme souviens toi et prends note de ce qui suit au cas où tes pensées s’échappent par mesure de sécurité on n’a pas toujours envie de tout entendre, souvenirs du temps où tout n’était pas encore fait mais à faire à venir avec les espoirs qui vont avec et la musique qui repose de celle qui laisse entrevoir les possibles d’une vie en ta compagnie mon bonhomme, j’ai bien remarqué ta présence ce jour de fête d’antan dans la cité les lampions sont de sortie et les costumes clairs du jour du Seigneur en parure dans les rues à chacun le sien tous plus beaux les uns que les autres, je pose mon regard sur toi à quelques mètres l’un de l’autre et toi toujours toi qui ne me voit pas mais qu’ai-je fait oh Bon Dieu... Elle imagine le jour où l’homme la prendra elle la demoiselle toute entière dans des draps blancs en soie parce que c’est beaucoup plus agréable en soie on dit bien dans les manuels de jeunes mariés de l’an mille et ils seront là tous les deux dans cette chambre à elle ou à lui quelle importance tant qu’on aura installé l’environnement confortable avec les bougies sur lampe de chevet façon boudoir chaleur estampillée seizième... Serre la fort contre toi la demoiselle et entend comme elle respire son souffle court en parenthèses espacées de quelques secondes, elle entend qu’il dit les mots qu’il faut pour faire monter le désir attention ça va se bousculer au-dedans.

Il y mettra beaucoup de soin à ce moment-là notre homme à lui en donner du bonheur à la demoiselle où elle en a plein à recevoir du bonheur elle est là pour ça et il sait qu’elle n’a pas encore vingt ans et alors faut bien faire attention à ce qu’on fait si on ne veut pas les traces en cicatrices dans la tête pour le restant d’une vie à deux qui démarre un soir de bal bien arrosé, il espère qu’elle se laissera aller pour ne pas avoir mal parce qu’on a mal la première fois il est dit dans les manuels blabla etc... J’entends bien ce qui est en jeu à ce moment-là mon amour mais désolé j’ai le regard tourné vers d’autres à ne pas ouvrir les yeux vers tes perspectives à toi, c’est qu’on a placé du gens entre toi et moi et qu’ils ne sont pas transparents et j’ai la vue ombragée alors comment veux-tu que je me rende compte on dit ma bonne dame on nous empêche pour le moment alors patience ça viendra bien avec le temps de dissipation des masses... Il est midi à la pendule à présent et je ne m’aperçois pas que tu es encore plongée dans ce temps passé avec en fond visuel toujours le même décor de fête printanière, la grande table au bout du jardin les oiseaux chantent le cantique des cœurs en mal de reconnaissance et je balance un caillou pour leur faire comprendre qu’il faut baisser le volume.

Tout ça c’est à dire la chambre les draps en soie l’amour de demoiselle c’était pas gagné à ce moment-là et faudrait d’abord qu’il veuille bien de moi lui pour le grand amour de la vie à venir et là à vrai dire je le sentais pas tout à fait le gars je le sentais pas avec moi sur la même longueur d’onde, je lui fais de grands gestes mais il ne les voit toujours pas mais qu’ai-je fait oh Bon Dieu et je me fatigue bien vite et n’ai pas l’énergie nécessaire pour en faire plus alors ça attendra qu’une autre occasion se présente mon futur homme à moi rien qu’à moi je le sais bien... Alors en attendant va falloir qu’elle aille voir ailleurs la petite demoiselle en attendant prendre un prince en intérim qui l’aura tout de suite remarquée la princesse lui au moins parce qu’il n’aura que ça à faire le prince de substitution à ce moment-là dans la fête petit instant d’ennui où les regards se posent sur qui peut qui accroche ça rassure on n’est pas tout seul et c’est bien là qu’il s’agit de trouver une princesse... Toi pendant ce temps mon homme du premier regard vers toi pendant ce temps tu auras d’autres chats à fouetter bien sûr tu iras chercher où y’a pas d’amour à donner et à prendre pour pas être embêté, vers celles qui présentent leurs fesses rien que ça à offrir de la chaleur en dessous de la ceinture mon pauvre ami tu t’es bien fait avoir à pas te rendre compte de leur petit manège et quand tu me reviendras alors ce sera peut-être bien trop tard, j’en aurai épuisé des stocks de princes de substitution et j’en serai pas forcément plus heureuse mais ce sera comme ça parce que tu me seras passé à côté à ce moment-là et c’est bien ça qui arrive parfois dans la vie on dit et tout ça eh bé ça fait pas du bien messieurs dames.

Alors d’accord allons-y ma chérie oui retour dans ce temps d’avant où tout n’était pas encore fait mais à faire d’accord avec les espoirs qui vont avec et cette musique qui me casse les couilles à présent, ton corps a passé la nuit avec un prince ce jour-là et au réveil le petit mot sur la table de chevet avec la perspective qu’il te revienne un de ces jours c’est qu’il fallait bien qu’il aille chercher son cheval blanc laissé en dépôt dans l’enclos on dit je crois le plus proche le temps de la fête, il dit il repassera par là un de ces jours alors tu peux toujours l’attendre un peu ma chère ça coûte peu à vrai dire si ce n’est la boule au milieu de l’estomac du manque créé malgré soi Nom de Dieu... L’est jamais réapparu ce prince charmant autre chose à foutre que l’amour d’une princesse de bal costumé et elle se retrouve bien seule avec comme unique perchoir un homme pas vraiment beau pas vraiment con sans aucune monture mais par contre une bonne paire de couilles à pas s’en être servi autant lui cette nuit-là à vrai dire alors va falloir faire avec ce prince-là de compensation le seul à se trouver encore là au petit matin et finalement c’est bien lui qu’avait été visé au départ souviens-toi même si le petit jour réserve parfois des surprises, c’est pas tout à fait la même tête c’est pas tout à fait le même teint c’est pas tout à fait la même tenue mais tu feras bien avec et si t’es pas vraiment heureuse à ce jour alors je te propose très loin de moi mon cœur j’avais rien demandé ce jour d’antan passons à autre chose désormais le passé me fait chier... Il est début d’après-midi dans la demeure familiale et l’homme débarrasse les traces d’un déjeuner qui s’est éternisé et c’est deux trois os pas plus à jeter aux loups au-dehors et les quelques miettes de pain seront retenues en surface du doigt humide posé préalablement sur la table on en est là.

Ce qu’il me reste pour toute une vie à ses côtés mon homme présentement je le regarde faire et c’est bien de la compassion qui me vient à le voir accomplir les tâches du quotidien, merci mon Dieu de miséricorde de l’avoir replacé sur mon chemin pour partager les rituels des jours comme les autres et pardon pour tous les tourments que je lui cause ce jour même à ressasser encore et encore les histoires du passé, c’est que ça m’échappe mon homme c’est plus fort que moi c’est qu’il suffit d’un rien pour que ça me revienne en mémoire et que ça se présente à moi... Alors on entend frapper à la porte et c’est peut-être de la nouvelle compagnie qui vient partager le café dans le grand bol prévu à cet effet, c’est jour de visite en cette fin de semaine et il est toujours agréable d’accueillir le nouveau venu qui peut-être se trouve être de nos connaissances et on entend frapper à nouveau et bien sûr n’hésitez pas à rentrer qui que vous soyez on n’ira pas jeter un œil au judas avant d’accepter de vous recevoir et la porte s’ouvre et il faut le temps à l’autre-cet-étranger-toujours-le-même pour apparaître tout hésitant habillé en Prince Charmant ça lui va pas si mal la coupe qui tombe bien le cheveu bien placé sur le côté et l’air d’en avoir envie de faire le bien et l’odeur de la sueur cavalière... Il dit l’autre de but en blanc j’ai longtemps hésité j’étais pas sûr il dit mon retour et ce qui va avec c’est à dire de la vrai surprise de me trouver là c’est qu’on attendait quelqu’un d’autre etc c’est-à-dire de la contrariété à pas savoir comment prendre les choses etc c’est-à-dire peut-être le chamboulement dans votre couple, alors je vous demande si j’ai bien fait de pousser la porte en ce jour de fin de semaine alors que peut-être c’est bien chez moi que je devrais être à cette heure-ci au cas où quelqu’un me rende visite à moi aussi... Ne t’en fais donc pas je dis à mon tour de parler alors prends place à mes côtés et regarde bien les contours de mon visage, j’ai pris de la vieillesse avec le flou qui va avec et je te demande de bien mûrir le choix de ton retour vers moi et je te regarde et je sais ce que j’ai perdu ce soir de fête.

Fais bien attention à toi il dit lui l’homme le légitime dans le couple à présent il dit j’ai une carabine dans le placard de la pièce d’à côté la porte pleinement ouverte et elle est braquée sur toi cette carabine et elle n’aime pas les Princes Charmants débarqués d’un autre temps qui tapent l’incruste à l’improviste du crottin plein les bottes alors je te demande de nettoyer tout ça c’est bien le minimum que tu puisses faire pour pas nous recommencer tes cochonneries... L’étranger laisse deux trois traces de pas mais pas plus il pense c’est bien suffisant quand il s’agit de retrouvailles laisser quelques traces dures à ravoir on dit, pour le reste c’est déposer sur le paillasson le mélange de boue et de neige, c’est toujours l’hiver au-dehors et on n’a pas idée de sortir en escarpins vernis sombres et pantalon flanelle c’est qu’on espère faire son petit effet et visiblement c’est réussi mon gars de passage encore une fois et c’est l’occasion qui fait le larron... Le temps presse et il me faut prendre une décision il pense l’étranger, cette femme que j’ai laissée passer jadis attend de moi que je me décide à rester à ses côtés ou pas, cet homme pas bien loin le mari attend de moi que je quitte la demeure familiale sans plus attendre et à jamais et je crois qu’il est probablement plus raisonnable pour moi de prendre la poudre d’escampette mais je m’en remets à toi Mon Dieu pour décider de me prendre la vie ou de m’épargner pour un temps, je garde tout ça pour moi et ne fais aucunement part de mes réflexions au couple gardien des lieux.

On a l’indécision à fleur de peau du côté de chez elle se demande ce qu’il convient de décider et j’ai le cœur qui bat à m’en faire péter le ventricule gauche et je sens bien dans quelle position est mon époux et je tends le visage complice jusque devant lui à quelques centimètres pour faire passer le mauvais goût du malaise instauré... La main en ouverture le long du corps de son côté à elle et le poing serré tendu par devant pour lui c’est la menace qui se lit en lettres noires sur doigts blancs recroquevillés, le regard effrayé du Prince croise un morceau de cendre qui cogne fort contre la vitre du poêle, y’a le pipi qui coule en dedans du pantalon avec marques évidentes en surface à présent la honte... Le temps presse il dit et là-haut le Bon Dieu me commande de partir sur-le-champ sans plus attendre et en bas il y a le linge corporel à devoir nettoyer désormais alors pardonnez-moi ma bonne dame c’est que j’ai à faire, je vous ai aimée mais les choses ont changé à présent et je dois quitter la cité pour trouver du travail ailleurs on m’attend de l’autre côté du fleuve et quand je serai loin alors vous comprendrez que je ne faisais que passer pour juste au cas où on sait jamais qu’elle peut être à nouveau la disponibilité d’une femme avec laquelle on a passé une nuit du temps passé... Et dès qu’il est sorti elle s’en va rajouter des pommes de terre dans le potage du soir, c’est que l’hiver il a besoin de sa consistance et c’est bien comme ceci que tu l’aimes mon chéri n’est-ce pas avec les morceaux de fromage coupés en petits dès qui fondent en partie quand tu touilles, en cherchant bien il se sera caché l’emmental au fond du placard du haut alors peux-tu m’aider de ta hauteur à jeter un oeil.

Tu commences à bien me connaître à présent les années ont passé et il serait temps il est vrai j’ai le repas du soir qui se profile à l’horizon et déjà j’ai l’estomac qui convoque la faim, entends le crépiter et précipite toi dans la pièce d’à côté pour ponctionner je te prie sur nos réserves et m’offrir de quoi tenir jusqu’au dîner et au moment où tu seras sortie alors j’aurai ce petit moment de tranquillité que j’apprécie tant alors tu reviendras et notre conversation se poursuivra avec quelques biscuits secs entre les dents et le potage chaud en préparation dans le réchaud et qui refroidira en partie dans les assiettes quand on soufflera dessus au moment voulu... C’est deux par deux la quantité du nombre de biscuits que j’ingurgite d’un coup d’un seul on dit c’est bien meilleur par deux tout à la fois et j’en ai plein la bouche et je ne finis pas le sachet individuel par cinq les biscuits au-dedans avec le petit bout de sparadrap pour refermer et garantir la même qualité de croquant le lendemain même heure de la journée c’est le goûter j’y ai droit j’y ai droit ma chère le rituel indispensable... Approche que je te regarde tout au fond de l’âme appauvrie par les années courues et les mains toutes sèches de pas suffisamment de crème de jour pour hydrater, combien de temps il nous reste dans la besace pour tous les deux le couple toi et moi bien seul depuis trop longtemps devant ce poêle à bois qu’a fait son temps lui aussi sûrement.

Ces quelques années qui nous restent à vivre je les compterai comme tu les as comptées jusqu’à présent et moi aussi je ferai les marques au couteau sur le mur de mon côté beaucoup plus en évidence pour que ce soit de notoriété publique eh oui messieurs dames prenez note du temps passé le couple elle et lui dans la même demeure trois pièces sur jardin ombragé avec la même chambre pour le fiston et la fillotte de sortie ces temps-ci et pour combien de temps, n’hésitez pas messieurs dames à nous donner les renseignements pour qu’on en sache plus et je ferme la parenthèse et y’aura bien l’occasion qui se présentera d’y revenir à eux la descendance en vadrouille... Elle saura alors cette femme dans le couple oublier les bons moments qu’ils ont vécus tous les deux elle et lui alors elle saura bien profiter de ce qu’ils n’ont plus à se dire à présent, on remarquera le peu de mots qu’ils se sont adressés en cette journée c’est toujours pénitence.... Je te regarderai avec ennui mon homme aujourd’hui et je ne tarderai pas à débarrasser la table on dit la viande dans le torchon et le verre à moitié vide pour le petit déjeuné du lendemain y’a toujours des restes et elle se lève en silence et sort un très court instant pour revenir avec le potage c’est déjà le souper qui suit le quatre heure, c’est qu’on a la fatigue qui raccourcit le temps de jour effectif et elle le pose sur la table ce potage et elle sert son mari avec une louche de petite taille attention c’est chaud.

Il amène sa cuillère à la bouche en prenant toutes les précautions nécessaires il souffle suffisamment fort pour refroidir le potage mais ne pas le renverser, on a la survie inscrite au fond du corps qui réclame qu’on fasse bien gaffe de ne pas en perdre une goutte alors c’est tout en délicatesse pour ce moment-là il n’y en aura pas d’autre d’ici la tombée de la nuit, il boit son potage et ne se brûle donc pas et son épouse le regarde faire avant de faire de même... Le nouveau marché ouvre ses portes demain il sera alors temps d’aller pour toi mon épouse y jeter un œil le manger bon marché le boire à demi tarif si on attend le moment de fin des présentations en étalage, il sera alors temps pour toi d’acheter de quoi préparer un bon dîner du consistant pour nous autres ma femme et moi de la viande des légumes et du vin blanc, il sera alors temps pour toi de me servir à nouveau l’estomac se remplit de se qu’on veut bien lui fournir la digestion se poursuit dans la soirée, il sera alors temps pour toi de me border quand le moment sera venu la tisane à côté du lit le drap bien replié sur la couverture en laine chaude qui pique, demain n’est pas un jour férié et toutes les ouvertures se présentent pour essayer d’améliorer notre quotidien et je partirai à la recherche d’un travail correctement rémunéré au moins ça pour nous aider à survivre mon amour.

Demain le jour où tout est encore possible avec l’espoir bien caché dans la zone non encore explorée de la tête où j’ai la grosseur qui me pointe sur la tempe alors je te demande mon chéri de fermer la bouche quand tu manges ton potage pour m’éviter la brûlure à moi au-dedans de mon crâne mais pour compenser je te le dis j’aime quand vient le soir et le coucher de soleil qui se reflète dans le verre qui se reflète sur le visage de mon époux... Dépêche-toi de me dire si oui ou non c’est pour cette nuit notre troisième enfant à concevoir tu comprends faut pas laisser passer sa chance ça se joue à rien c’est solstice d’hiver et on dit qu’il est alors plus facile de féconder l’ovule, un enfant pour nous tenir la compagnie perdue ces temps avec les deux aînés échappés dans la cité à la recherche de gagner une vie honorable bon courage mes petiots... On en avait déjà parlé du troisième môme dans le couple avec les allusions en forme de fantasme peut-être ils ne voulaient pas à ce moment-là d’un nouveau petit homme à torcher à écouter à laisser sortir parfois et alors à se soucier pour du pas grand-chose en fin de compte, mon Dieu c’est pas du repos tous les jours et bien des préoccupations avec, faut y réfléchir à deux fois ils pensaient à ce moment-là... Il n’empêche d’en reparler mon chéri tu te rappelles il n’était pas question de finir nos vieux jours dans la solitude des hommes sans descendance aucune on dit auprès de soi alors je remets le sujet sur le digestif pour faire passer la mauvaise odeur du nouveau né dans le cerveau.

A quoi bon je dis alors à quoi bon revenir sur cette discussion y’a suffisamment à faire avec le chien qui hurle à la mort au-dehors et le trop d’agressions dans la zone boisée et pas assez de place au-dedans de la demeure parentale pour qu’il se réfugie le cabot, je te demande ma chérie de ne pas oublier ton contraceptif pour les prochaines fois je vérifierai je ne tomberai pas dans le piège à se retrouver sans le vouloir avec un nouveau petit cul à torcher quand c’est fini le caca du soir cafard... Et il sort de la pièce pour emprunter le couloir notre homme et aller s’allonger deux minutes sur la paillasse avec les quelques mots qui l’accompagnent pas plus hauts les uns que les autres à son encontre à elle c’est du on-peut-pas-compter-sur-toi ou encore du alors-va-te-faire-foutre-mon-petit-gars ou encore tout-autre-insulte-et-des-moins-fréquentables, c’est dit sans vraiment hausser la voix y’a pas vraiment de méchanceté surtout pas y’a juste les mots qui sont dits suffisamment forts pour qu’ils s’entendent aussi depuis la chambre à coucher... J’ai bien de la peine à pas pouvoir avoir le désir de te satisfaire ma chérie alors le dessert que tu m’as préparé ce sera pour cette nuit quand j’aurai la faim au réveil impromptu comme ça m’arrive bien souvent, j’ai pas l’envie de partager ça avec toi ce soir où la communication ne passera plus dans le couple.

J’ai la soirée qui s’achève avec le reste d’insultes au fond de la gorge et la frustration de ne pas avoir lâché tous les mots à faire entendre, j’ai pas tout de suite l’envie de le retrouver mon homme et je sais qu’il y aura le sommeil lourd à venir avec en accompagnement les rêves peuplés de créatures hybrides qui te regardent par en dessous par où on leur a placé le regard et j’aurai peur et je me blottirai dans tes bras mon amour malgré tout j’ai besoin de ta protection promis je ne chercherai pas à prolonger le contact... La démarche de se lever de table et le temps de rassembler toutes ses forces pour atteindre le lit dans une autre pièce au bout du long couloir, elle a peur de s’y aventurer sans lui pour me dire les mots qui rassurent sur le chemin et si les esprits l’enlevaient elle pense loin de la demeure à se perdre sur la face nord de la cité où il y fait froid le soleil ne veut pas d’elle... Je fais les signaux amis avec la fumée du poêle j’éloigne les mauvais esprits et je déplie la petite coupole au-dessus de nos têtes le rempart de protection le temps de la traversée.

Quand tu seras arrivée à destination au bout du couloir la chambre ma chère ce sera alors chacun pour soi ce soir c’est à dire la couverture à moi rien qu’à moi si je sais y faire, je reposerai au mieux mon corps sous les draps blancs le meilleur confort et bonne nuit les amis demain matin en route vers de nouvelles aventures... Souffle la bougie de ton côté ma douce et ne borde pas le lit aux extrémités et pense à retourner le crucifix qu’il ne profite pas de notre intimité le diable et débrouille toi pour te faire la plus petite la plus discrète, c’est que j’ai bien l’envie d’occuper le maximum d’espace cette nuit j’ai un réveil en fanfare à préparer pour démarrer la journée au mieux et trouver la force d’aller chercher de quoi faire bouillir la marmite en fonte pour le temps de cette saison d’hiver en cours... L’homme dans le couple prend les dispositions nécessaires pour ne pas être encombré et se garantir le meilleur sommeil le salvateur, au lever il y aura alors à donner à voir la meilleure physionomie possible aux futurs qui t’accueilleront dans la cité avec peut-être un bon poste à obtenir avec gains équivalents, il ne laisse à son épouse que le strict nécessaire c’est-à-dire juste la place d’allonger son corps au bord du précipice.

Le rituel du coucher pour elle avec les pensées au Prince Charmant du temps d’avant c’est pour soulager la peine du réveil à venir demain le jour où tout sera bien comme avant avec faut y croire peut-être de nouveaux événements avec peut-être le retour des petits qui font tenir la vie sans toi mon homme qui n’est plus à moi ce soir... Je compte dans ma tête jusqu’à trois et la lumière s’éteint, c’est du temps avant de trouver le sommeil comme convenu faudra faire le vide là-haut pour libérer l’espace pour pouvoir compter les moutons de la cité toujours en mal de reproduction ces temps-ci le loup n’en fait qu’à sa tête et c’est pas pour arranger les affaires du voisin qu’a bien de la peine à rentabiliser son élevage etc... Et petit à petit et petit à petit et petit à petit deux trois quatre dix vingt trente etc. le visage pâle monte sur son cheval blanc et parcours la distance qui le sépare du marchant de sable, j’en prendrai deux trois sacs si c’est pas cher vendu et je les verse en rêve sur l’entièreté de mon corps nu à découvert, faites bien attention ma bonne dame de ne pas attraper la mort, y’a encore un long chemin à parcourir y’aura qu’à voir par la suite.

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