Advienne que pourra : la plage from Siegfried Bréger on Vimeo.
MOTIF :
Quelque part, dans un monde au-delà des mondes, un enfant joue au bord de la mer sous les yeux d’un vieillard qui porte le signe de l’Éternité et dirige la course des constellations. Ce n’est qu’un rêve de Kandrikov, modeste assistant de chimie ; mais des éléments de ce rêve s’immiscent, de plus en plus, dans son existence. Kandrikov comprend qu’il est un avatar de l’enfant éternel, obligé de s’incarner périodiquement pour que l’univers continue d’exister et que le serpent soit vaincu. Le mystérieux vieillard qui a pris l’apparence d’un psychiatre féru de théosophie l’accueille dans son sanatorium et le pousse au suicide, seul moyen d’échapper à l’envoyé du serpent (qui n’est autre que le professeur Tsenkh, son supérieur hiérarchique). Kandrikov répondra à l’appel lancinant de l’Éternité et accomplira son retour à l’issue d’une ultime métamorphose.
INTENTIONS :
"Advienne que pourra" n’entend pas être, comme il est, en notre temps impersonnel, convenu de dire - une libre interprétation - une libre transcription - une libre adaptation - en somme, une liberté indéfinie, qui ne sert qu’à entretenir sa propre illusion et bercer l’enfant dans son landau.
"Advienne que pourra" n’entend pas être la mise en image d’une matière littéraire (pour vénérée qu’elle soit), devenue voile protecteur, par une inspiration aussi douteuse que personnelle.
"Advienne que pourra" A.Q.P.S est à l’origine un dvdrom interactif ou non. Le texte est issu de la troisième symphonie du toqué Andréï Biély : "Le retour".
Le "clic" du béotien confortablement assis à l’ombre de l’arbre périclitant de la connaissance y déploie les entrelacs d’un temps gravé où la complexité navrante de la navigation ne doit pas se faire ressentir comme une donnée technique mais renvoyer l’imposteur au douloureux sentiment du condamné mis à l’écart de l’échafaud. Quand la terre se dérobe, la matière se libère, les frontières deviennent floues, les ramifications sont souterraines, les pensées transparentes et sensibles à toutes les rayonnements.
Oscillant entre la réalité poreuse d’un montage sibyllin au raisonnement incertain où se nichent quelques dates prétentieuses et le maigre amoncellement de couches où se débattent séquences vidéographiques et cartons volés aux "grands", le visiteur prisonnier du temps gravé (et non du temps libre) examine cette "brèche" par où s’insinuent les incertitudes de Kandrikov, modeste assistant chimiste au pas tourbillonnat. "Ce n’est jamais qu’un pressentiment et un instint de la vérité qui guide nos actions." - un instint lui-même soumis au dictact de notre histoire d’Homme, obéissant à sa propre finitude.
Siegfried Bréger.