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“Become the media !” 

De l’hacktivisme au web 2.0

lundi 30 avril 2012, par Dr No

« l’ éthique hacker », l’utopie cyberpunk et les expérimentations cyberculturelles, les trouvailles de l’ « hacktivisme » électronique et de l’ « Internet militant », du mouvement des logiciels libres, l’Open Source, l’Open Publishing, le P2P, le Wi-Fi, les média-tactiques alternatives, collaboratives et communautaires elles-mêmes, c’est-à-dire en somme toutes ces « pratiques moléculaires alternatives » que Félix Guattari appelaient de ses vœux pour renverser le pouvoir grandissant de l’ingénierie logicielle et les nouvelles modalités de la « société de contrôle » ont pour la plupart, dans ce qu’elles avaient d’original et novateur, été absorbées et recyclées par celle-ci et les industriels pour donner naissance à ce que l’on peut appeler les nouveaux « agencements post-médiatiques » du web 2.0.

Félix Guattari prévoyait au tout début des années 90, l’émergence d’une subjectivité post-médiatique « consistant en une réappropriation individuelle collective et un usage interactif des machines d’information, de communication, d’intelligence, d’art et de culture. » dans un contexte de convergence, un processus encore en devenir de « jonction entre la télévision, la télématique et l’informatique », alors que le câblage et le satellite permettront « de zapper entre 50 chaînes, tandis que la télématique nous donnera accès à un nombre indéfini de banques d’images et de données cognitives. » C’est alors qu’avec ce renversement du pouvoir mass-médiatique surplombant, vertical, unilatéral, les attitudes de passivité ainsi que le caractère de suggestion et d’hypnotisme qu’il engendrait devraient aller en s’estompant. Par conséquent, il voyait dans le déploiement d’une multitude de « pratiques moléculaires alternatives » issues de cette « réappropriation », la possibilité de faire exploser comme un pare-brise fissuré le pouvoir grandissant de l’ingénierie logicielle qui pour le coup ne déboucherait pas « nécessairement sur celui de Big Brother ».

Rappelons tout d’abord rapidement que Félix Guattari avait lui-même déjà largement expérimenté dès les années 70 ce type de « pratiques moléculaires alternatives » par réappropriation et/ou détournement des technologies au service des luttes, de la dissidence et de la subversion, notamment avec une « radio pirate » en Italie (Radio Alice) dans la mouvance autonome, révolutionnaire et anticapitaliste, puis avec le mouvement des « radios libres » en France et enfin avec l’avènement du Minitel. Des pratiques qui, avec le développement du « world wide web », se sont par la suite déployées dans « l’hacktivisme » électronique de l’Internet militant, principalement d’obédience libertaire, et la « création collaborative » autour du mouvement des logiciels libres, l’Open Source, le Copyleft, les réseaux P2P, les nouveaux médias communautaires alternatifs au service des luttes comme Indymédia dont la devise « Don’t hate the media, become the media » (slogan emprunté au chanteur punk Jello Biafra, leader du label Alternatives tentacles) résume quasiment à lui seul toute cette problématique. Le tout étant principalement lié à la nébuleuse altermondialiste dans sa lutte contre la globalisation soumise au monopole des multinationales. Il s’agit donc d’une « guérilla de communication » menée par les multitudes comme biopuissance d’une multiplicité rhizomatique contre le biopouvoir de l’Empire multipolaire, déterritorialisé et décentralisé, du capitalisme de l’ère des machines de troisième espèce (informatiques et cybernétiques).

Mais ainsi qu’il a pu être dit de Walter Benjamin qu’il péchait par excès d’optimisme – à propos de son fameux essai des années 30 (L’Oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique) où il faisait un assez juste pronostic des tendances évolutives de l’art, de la culture, de la technique et de la politique tout en posant la problématique de la réappropriation par les masses des nouvelles techniques de reproduction et de diffusion que sont par exemple la photographie, la radio et le cinéma perçues comme évolution/développement des forces productives – on peut faire la même remarque à propos de ce pronostic de Félix Guattari concernant l’avènement d’une subjectivité post-médiatique capable de faire éclater le pouvoir grandissant de l’ingénierie logicielle et d’échapper aux nouvelles modalités postmodernes de la société de contrôle cybernétique.

En effet pour Benjamin, l’art de masse, essentiellement le cinéma, pouvait et devait devenir un art de rassemblement des masses par lequel le prolétariat pourrait développer son attitude « progressiste » en regard de sa propre émancipation révolutionnaire, en somme développer sa « conscience de classe » en réussissant à conjuguer plaisir du spectacle, jouissance esthétique de la distraction pure et expertise critique. La critique de cinéma devant rejoindre la critique sociale et inversement. C’est pourquoi Benjamin en appelait à la politisation révolutionnaire de l’art de masse par opposition à l’esthétisation de la politique culminant dans la guerre impérialiste que pratiquait alors le fascisme conformément aux conceptions futuristes portées par Marinetti qui tirait de la guerre la « satisfaction artistique d’une perception sensible modifiée par la technique ». Toutes choses faisant que désormais l’humanité peut aussi se donner en spectacle à elle-même et vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de tout premier ordre.

Ainsi, comme le disait Jean Baudrillard dans une pertinente réflexion autour de la grande illusion et l’impasse des stratégies prétendument « subversives » de réappropriation et de détournement des médias par les mouvements contestataires, cette pensée rationaliste (telle qu’exprimée de manière similaire par Benjamin, Brecht, Ezensberger, penseurs marxistes, à propos des nouveaux médias de leur époque) « n’a pas renié la pensée bourgeoise des Lumières, elle est l’héritière de toutes ses conceptions sur les vertus démocratiques (ici révolutionnaire) de la diffusion des lumières. » (Requiem pour les media in Pour une critique de l’économie politique du signe)

Le texte de Benjamin en effet, est une des premières grandes contributions à une réflexion sur « les effets de démocratisation produits par les moyens de communication de masse » et, d’une certaine manière, inaugure également le débat polémique sur l’avènement de la « culture de masse » et sa (re)production industrielle qui triompheront donc réellement, au niveau planétaire, après la Seconde Guerre mondiale à laquelle d’ailleurs ni Benjamin ni Marinetti ne survivront. Mais l’on voit bien rétrospectivement qu’avec l’avènement de cette « culture mass-médiatique » l’esthétisation de la politique l’a largement emporté sur la politisation révolutionnaire de l’art qui lui-même aujourd’hui se tient beaucoup plus à l’avant-garde du capitalisme qu’ailleurs. La « révolte de la technique » qui réclame son « matériel humain » ne cesse de prendre de l’ampleur et la satisfaction d’une perception sensible modifié par des technologies d’origine militaire et guerrière (cybernétique, Internet, GPS, réalité augmentée, etc..) recouvre désormais toute la surface du monde ; l’humanité se donne bien en spectacle à elle-même et fait régulièrement de sa propre destruction une jouissance esthétique de premier ordre. Et que l’on soit passé à une « culture multimédiatique de masse » tout à fait caractéristique de cet « ère post-média » dont Félix Guattari annonçait la venue n’y change rien.

C’est précisément ce « devenir média » de la masse – ainsi que le préconisait à sa façon Ezensberger sur le modèle de la Free Press Underground de la contre-culture américaine – qui était au cœur de la réflexion de Jean Baudrillard en ce début des années 70. Globalement il s’agissait comme toujours de briser le monopole des pouvoirs médiatiques surplombants par réappropriation, détournement et expérimentations, de « démocratiser » les technologies d’informations et de communication, d’actualiser leurs virtualités et donc de discuter de la propriété (sociale ou privée) des moyens sans jamais mettre en question la nature et l’essence même de ces technologies et interroger ce que recouvre précisément ces notions d’information et de communication. En ce sens, nous dit Jean Baudrillard, « Mc Luhan, qu’Enzensberger méprise en le traitant de ventriloque, est beaucoup plus proche d’une théorie lorsqu’il dit que le « medium est le message » (sinon que, totalement aveugle à la forme sociale dont nous parlons, il exalte les media et leur message planétaire avec un optimisme tribal délirant). Medium is Message n’est pas une proposition critique, mais, sous sa forme paradoxale, elle a valeur analytique, alors que l’ingénuité d’Ezensberger sur « la nature structurelle des media », telle « qu’aucun pouvoir ne peut se permettre de libérer leur potentialité », en se voulant révolutionnaire, n’est que mystique. Mystique d’une prédestination socialiste des media.. »

Quoiqu’il en soit, ce dont il s’agit là encore finalement, avec cette « réappropriation », ce « devenir-media » de la masse et cette « démocratisation » des dispositifs d’informations et de communication, c’est du déploiement toujours plus important d’un macro-système technique, d’un maillage global comme dispositif de socialisation forcée par dressage à la discipline inconsciente d’un code, c’est-à-dire – à l’instar du système électoral ou de la consommation – d’imposition de règles du jeu (ici de la communication) et d’intériorisation de ces règles comme subtil mode de mobilisation et de contrôle social. Indépendamment des contenus qui n’en sont que l’alibi, le médium – le code, le modèle, la forme, le canal, le dispositif, la technique – est le message, il influe directement sur nos modes de perception sensibles, modifie nos rapports à l’espace et au temps et par conséquent nos modes d’être-au-monde. En l’occurrence, « ce qui est médiatisé, ce n’est pas ce qui passe par la presse, la TV, la radio : c’est ce qui est ressaisi par la forme/signe, articulé en modèles, régi par le code. » La réappropriation du code ne jouant donc là au final que comme « reproduction élargie du système » sous couvert de nouvelles modalités. C’est pourquoi il ne faut jamais sous-estimer la capacité de ce système à intégrer les innovations (même et peut-être surtout si elles se veulent « révolutionnaires ») a fortiori si celui-ci fonctionne sur les principes d’interaction, de réversibilité, de participation et de feed-back comme c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui beaucoup plus qu’hier.

Ainsi donc, « l’ éthique hacker », l’utopie cyberpunk et les expérimentations cyberculturelles, les trouvailles de l’ « hacktivisme » électronique et de l’ « Internet militant », du mouvement des logiciels libres, l’Open Source, l’Open Publishing, le P2P, le Wi-Fi, les média-tactiques alternatives, collaboratives et communautaires elles-mêmes, c’est-à-dire en somme toutes ces « pratiques moléculaires alternatives » que Félix Guattari appelaient de ses vœux pour renverser le pouvoir grandissant de l’ingénierie logicielle et les nouvelles modalités de la « société de contrôle » ont pour la plupart, dans ce qu’elles avaient d’original et novateur, été absorbées et recyclées par celle-ci et les industriels pour donner naissance à ce que l’on peut appeler les nouveaux « agencements post-médiatiques » du web 2.0.

C’est-à-dire toutes ces nouvelles applications de l’Internet « participatif » et « collaboratif » basé sur le principe du « contenu généré par les utilisateurs », ce qui précisément, on l’aura remarqué, était bien l’idée de « l’open publishing » (publication libre) proposé par le réseau international des sites Indymedia dans l’esprit du partage horizontal de l’information, de la participation et de la collaboration en vue de favoriser l’auto-organisation des groupes et des individus constitués en « machines de guerre » contre l’axiomatique mondiale exprimée par les Etats.

Un Web 2.0 dit « participatif » et « collaboratif » donc, où effectivement, convergence numérique aidant, la masse devient son propre média (MySpace, Facebook, YouTube, Twitter, Wikis et autres blogs), engendrant à leur tour de nouveaux usages qui inspirent également de nouveaux produits, services et dispositifs reconfigurant de fond en comble notre rapport au monde et nos relations sociales, tout en développant de nouveaux marchés ainsi que de nouveaux « business models » (management 2.0, marketing 2.0, « gratuité », « co-création de valeur », etc.) qui incarnent des changements de paradigmes économiques par où se joue la mutation du capitalisme. Car en effet, force est de constater que les principes du « participatif », du « collaboratif », de la « coopération » et du « partage » sont aujourd’hui devenus les principaux éléments d’un nouvel esprit du capitalisme de l’ère 2.0 fonctionnant par « boucles de récupération » et recyclage écosystémique des singularités comme moteur et dynamique de l’innovation (technologique, économique, culturelle, sociale, etc.). C’est en quelque sorte ce qui se présente plus communément aujourd’hui sous l’appellation d’ « innovation ascendante » qui consiste justement pour les entreprises et/ou les institutions à observer, et même à favoriser, les pratiques de réappropriation, investissement, exploration, détournement, expérimentation par les usagers/consommateurs des produits, services et technologies dans le but de réintégrer les éventuelles micro-inventions et les « usages innovants » dans leur propre processus de création et développement industriel, commercial, technocratique, etc..

C’est une dynamique qui s’appuie sur la compréhension des comportements que permet en l’occurrence la « sociologie des usages » et notamment les travaux de Michel de Certeau sur ce qui constitue en quelque sorte les « arts de faire avec » . Recherche qui se voulait un travail de compréhension et en premier lieu de mise en valeur des arts de vivre la société de consommation, par élaboration de « lignes de fuites » (Deleuze et Guattari) pourrait-on dire, c’est-à-dire plus particulièrement des ruses subtiles, des tactiques de résistance, de contournements, détournement, réappropriation, braconnage, dissimulation, en somme toute la multitude de pratiques inventives et créatives qui se disséminent dans la banalité du quotidien des usagers/consommateurs et que la rationalité occidentale, selon les mots de l’auteur, aurait eu trop tendance à occulter. Et on pourrait voir dans ce travail la saisie de l’essence même de la notion anglo-saxonne de « hacking », de son esprit ou de son éthique élargie à l’ensemble de la société. Quoiqu’il en soit, on le voit bien, ce dont il s’agit avec « l’innovation ascendante » mise en œuvre dans le nouveau paradigme économique des entreprises les plus à l’avant-garde du capitalisme c’est de capter/capturer la puissance créatrice de la socialité de base, l’énergie et le vitalisme qui émergent de ce que Michel Maffesoli appelle la « centralité souterraine ». Dans le même ordre d’idée se développe aujourd’hui dans les milieux du marketing et du management, par le biais des différentes plateformes multimédias de la société en réseaux, le « crowdsourcing » (approvisionnement par la foule) qui consiste pour une entreprise là encore à faire « participer » et « collaborer » directement la foule des internautes comme usagers/consommateurs à la recherche et au développement de nouveaux produits et services, à apporter des améliorations, etc..

Enfin, toutes choses mettant en œuvre un processus communicationnel global s’appuyant sur des dispositifs de « feed-back » et des mécanismes circulaires tout à fait caractéristiques des boucles causales rétroactives qui furent à la base de la modélisation des systèmes cybernétiques qui simulent les lois de la nature et dont la finalité, rappelons-le, est le Contrôle par auto-régulation comme mode de management et de gouvernance.

Des systèmes de contrôle et de gouvernance de l’ère des machines de « troisième espèce » qui se déploient sur toute l’étendue de la vie quotidienne par le biais de la globalisation d’un méga-réseau engagé dans un processus matriciel. Une « matrice communicationnelle », un maillage systémique à vocation ubiquitaire qui tend par ailleurs à rendre obsolètes les modèles panoptiques de surveillance hyper-centralisés et transcendants de type orwellien qu’incarne la fameuse figure de « Big Brother ». Car en effet, ce à quoi on a de plus en plus nettement affaire aujourd’hui c’est à un processus de capillarisation du Contrôle en quelque sorte et qui tend par là à devenir totalement immanent.

Comme le remarquait déjà pertinemment Jean Baudrillard au début des années 70 « même à long terme, l’impossibilité des mégasystèmes policiers signifie simplement que les systèmes actuels intègrent en eux-mêmes, par le feed-back et l’autorégulation, ces métasystèmes de contrôle désormais inutiles. Ils savent introduire ce qui les nie comme variables supplémentaires. (..) Ils ne cessent donc pas d’être totalitaires : ils réalisent en quelque sorte l’idéal de ce que l’on peut appeler un totalitarisme décentralisé. » Par ailleurs, dans son texte annonçant l’avènement d’une "subjectivité post-médiatique" Félix Guattari rappelait que toutes les anciennes formations de pouvoir et leurs façon de modéliser le monde avaient été déterritorialisées. C’est ainsi, disait-il, que « la monnaie, l’identité, le contrôle social passent sous l’égide de la carte à puce. » Car en effet, ce qui se joue aujourd’hui avec tout ce maillage systémique planétaire, ce déploiement du méga-réseau matriciel à vocation ubiquitaire, c’est un processus de globalisation des « sociétés de Contrôle » , fluides, ouvertes, modulaires, multipolaires et à géométrie variable comme installation d’un nouveau régime de domination qui remplacent peu à peu les « sociétés disciplinaires » (Foucault) avec la crise généralisée des milieux d’enfermement en système clos (familles, écoles, armée, usines, prisons, hôpitaux, etc.) ainsi que l’avait bien vu à la même époque Gilles Deleuze, et où, entre autres choses, les individus deviennent peu à peu des entités « dividuelles » encodées comme multiplicité de données dans un macro-système d’information. « Ce sont les sociétés de contrôle qui sont en train de remplacer les sociétés disciplinaires. (..) On ne se trouve plus devant le couple masse-individu. Les individus sont devenus des « dividuels », et les masses, des échantillons, des données, des marchés ou des « banques ». (..) les sociétés de contrôle opèrent par machines de troisième espèce, machines informatiques et ordinateurs (..). Ce n’est pas une évolution technologique sans être plus profondément une mutation du capitalisme. »

Mutation post-industrielle du capitalisme de plus en plus flexible, flottant, immatériel, sémiotique et cognitif, où le « service de vente » devient le centre ou l’âme de « l’entreprise » qui a remplacé « l’usine » de production désormais démantelée, automatisée, externalisée et assez souvent reléguée en périphérie du tiers-monde à l’instar des grandes enseignes multinationales qui se concentrent sur les logiques de Communication et le développement médiatique, si ce n’est psycho-technique, de leur « image de marque ». « On nous apprend que les entreprises ont une âme, ce qui est bien la nouvelle la plus terrifiante du monde. Le marketing est maintenant l’instrument du contrôle social, et forme la race impudente de nos maîtres » affirmera ainsi sans détours Gilles Deleuze. De même, « il n’y a pas besoin de science-fiction pour concevoir un mécanisme de contrôle qui donne à chaque instant la position d’un élément en milieu ouvert, animal dans une réserve, homme dans une entreprise (collier électronique). Félix Guattari imaginait une ville où chacun pouvait quitter son appartement, sa rue, son quartier, grâce à sa carte électronique (dividuelle) qui faisait lever telle ou telle barrière ; mais aussi bien la carte pouvait être recrachée tel jour, ou entre telles heures ; ce qui compte n’est pas la barrière, mais l’ordinateur qui repère la position de chacun, licite ou illicite, et opère une modulation universelle. »

Vision qui prend d’autant plus d’importance aujourd’hui avec l’informatisation généralisée de la société, l’injonction à la mobilité, l’hyperconnectivité et les projets de dissémination des technologies numériques et autres puces communicantes (informatique ubiquitaire/ubimedia) dans tout l’environnement physique de nos métropoles postmodernes où peut désormais s’opérer de façon massive, par la grâce de l’ingénierie logicielle, la traçabilité, la géolocalisation, le fichage et le profilage des « dividus » dispersés dans les flux et les réseaux, dans et par lesquels se dispensent désormais leur être-au-monde fantomatique sous « le règne de la Technique planétaire » . ..

Dr NO

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