Singulier silence. Tandis que les médias ne cessent depuis plusieurs jours d’évoquer la polémique autour des propos tenus par Marie Ndiaye dans une interview l’été dernier, les intellectuels ou ceux qui se prétendent tels se taisent. Quelques-uns sont choqués par l’appel d’un député à un prétendu « devoir de réserve » que devrait observer la lauréate du prix Goncourt, parmi eux on trouve Bernard Pivot, mais (...)
Frédéric Beigbeder venant d’obtenir le Prix Renaudot, nous tenons à lui rendre hommage façon Lançon.
Il y a deux sortes de complaisance. L’une consiste à se peindre à son avantage ; l’autre, à son désavantage. Si les deux sont également pénibles, il n’est pas certain que la seconde soit la plus profonde, mais c’est la plus orgueilleuse et la plus à la mode : tout le mal qu’une célébrité (ou se croyant (...)
Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire Général, distingués poètes et lecteurs — j’ai le regret d’être dans l’obligation d’interrompre ce soir les célébrations pour faire une annonce importante.
Comme vous le savez, la surabondance de poèmes illiquides, insolvables et troubles, est en train d’encrasser les artères littéraires de l’Occident. Ces poèmes criblés de dettes menacent d’infecter d’autres (...)
De plus en plus de sites littéraires proposent désormais des liens directs vers des centrales d’achat. Que devons-nous en penser ? Devons-nous accepter ce mouvement comme étant irréversible, condamnant les petites librairies et même les moins petites à une disparition certaine ? N’est-ce pas accepter le libéralisme à outrance dans le domaine culturel, sous prétexte de protéger la littérature (...)
Dans le Jardin Public de Trieste, on a volé la tête de Svevo, celle que j’avais photographiée le 14 Février 1996, dans l’éclatante lumière de midi, froide et bleue. Claudio Magris m’apprend que c’est la troisième fois qu’elle disparaît, la troisième fois que, du buste de l’écrivain, il ne reste que le piédestal de marbre sur lequel est toujours gravé : "Italo Svevo, Romanziere (1861-1928)". Le nom a perdu (...)
Un soir, à la suite d’un débat public, une dame s’est présentée : " Jeanne Etoré, traductrice d’allemand ", et a déclaré : " Je préfère traduire des textes courts, car à la 250ème page d’un roman, j’ai envie d’égorger l’auteur ; et si par malheur il est vivant, s’il s’imagine connaître la langue française et se mêle d’intervenir dans mon travail, j’ai encore plus envie de le tuer ! " Ainsi, je n’étais pas la (...)
[...] La référence au travail est loin d’être négligée par les créateurs qui en font, pour nombre d’entre eux, une modalité explicative de la mise au monde des textes particulièrement puissante. On peut dater cette revendication du travail, pour les écrivains, du milieu du XIXe siècle. Certes, il est possible de remonter plus loin dans le temps pour trouver des valorisations du travail dans l’exercice de (...)